ELECTIONS POUR LA GESTION DES ŒUVRES SOCIALES Mobilisation record pour enjeux de taille

Les travailleurs de l'éducation se sont massivement mobilisés hier pour choisir le mode de gestion des œuvres sociales. En dépit de quelques cas de dépassements, l'opération s'est déroulée dans le calme. Les résultats définitifs sont attendus pour mardi prochain.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Jour J hier pour les 650 000 travailleurs de l'éducation. Ils étaient appelés à donner leurs voix pour choisir la manière dont seront gérées à l'avenir les œuvres sociales du secteur. Entre 9h et 14h, ils ont glissé dans les urnes les bulletins qui permettront de trancher en faveur d'une gestion nationale ou décentralisée du fonds des œuvres sociales. Dès les premières heures de ce scrutin inédit, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) criait au scandale. Son président Abdelkrim Boudjenah faisait en effet état de plusieurs cas de dépassements signalés dans différents établissements. Il affirmait que dans certaines écoles, des inspecteurs faisaient pression sur le personnel afin d'opter pour la gestion décentralisée alors que dans d'autres, les urnes ont été laissées sans surveillance. Le SNTE a saisi le ministère de l'Education au sujet de ces dépassements. Quelques cas ont également été relevés par le Snapest. Son coordonnateur Meziane Meriane faisait état hier de dépassements notamment dans la wilaya de Tizi Ouzou où le coordonnateur du Snapest a été empêché de voter par la directrice de son établissement. A Sidi Bel Abbès, le représentant de ce même syndicat a été empêché de surveiller le déroulement de l'opération de vote alors qu'à Constantine l'opération de surveillance de l'urne dans un lycée a été confiée à un représentant d'un syndicat dont les positions en faveur d'un mode de gestion sont bien connues. Des cas qui, selon Meziane Meriane, n'ont pas gâché ce qu'il n'hésite pas à qualifier de «fête pour la démocratie syndicale » car, dit-il, au final «les syndicats n'ont rien à gagner ou à perdre». Du côté du Cnapest, c'est plutôt la satisfaction. Son chargé de la communication, Messaoud Boudiba, estimait hier que la mobilisation du personnel de l'éducation était exemplaire. Les résultats premiers de cette consultation seront connus dès aujourd'hui mais les résultats définitifs ne seront proclamés que mardi prochain pour laisser place aux recours. Si l'option de la gestion via des commissions nationales est majoritaire, le processus ne sera finalisé qu'au 31 décembre prochain avec l'élection des représentants au niveau des commissions de wilaya puis au niveau de la commission nationale. Si au contraire, l'option de la centralisation rafle la majorité du suffrage, les représentants des travailleurs au niveau de chaque établissement ne seront connus que le 24 décembre à l'issue d'un vote qui sera organisé dans ces établissements. Dans les deux cas, le processus sera achevé avant le début de l'année prochaine. Le long feuilleton des œuvres sociales de l'éducation prendra alors fin avec une victoire incontestée des syndicats autonomes. Après un long combat, des grèves à répétition et d'âpres négociations, le monopole exercé par l'UGTA a fini par céder après des années de résistance.