Algérie

Élections locales partielles du 24 novembre 2005



Les indépendants appréhendent la « gestion partisane » Les indépendants donnent le premier tour de manivelle de la campagne électorale dans la ville de Béjaïa. Tafat ( la lumière), l?Âme de Béjaïa, Echemâa ( la bougie), des dénominations puisant dans la métaphore pour convoiter l?accroche sentimentale des Bougiotes dont on sait le lien entretenu de manière altière avec le prestige ancien de leur cité. Les trois listes engagées dans la course visant les 23 sièges de l?APC de Béjaïa, la plus riche de Kabylie, se sont succédé le week-end dernier dans la salle du théâtre régional, et ils n?ont pas manqué d?attirer curieux et sympathisants. Dans les trois discours, une motivation revient : « Le sort de Béjaïa interpelle », pour reprendre les termes de la harangue d?Aït Mokhtar M?hamed, tête de liste de Tafat. Une liste qui regroupe des candidats qui « tous ont un passé de militant d?un parti ou ont activé dans le mouvement associatif » et qui se revendique d?affinités avec le MDC de Saïd Khellil. C?est sur le terrain technique que les indépendants promettent d?opérer. L?option est parfaitement illustrée par le slogan phare titrant le programme de Echemâa : « Contre une gestion partisane et médiocre ». Allaoua Mouhoubi, tête de liste, appuie ce terrible rejet par « l?expérience personnelle », allusion faite à son parcours - qu?il avait abrégé d?une démission - parmi les élus FFS durant le mandat 1997-2002. Selon lui, le passé récent a montré que la gestion partisane était agitée par des dissensions claniques inter et intrapartisanes et s?accommodait dès lors d?un favoritisme béat au profit des citoyens arborant la même casquette politique. Il relèvera également les accrocs avec les autorités de la ville et de wilaya, celles-ci étant d?une autre couleur politique. Les conséquences, autrement dit, se traduiraient par une gestion figée des affaires de la cité. Et puis, assène-t-il, en indépendant, « pas besoin d?un chef pour, à partir d?Alger, ordonner aux Bougiotes ce qu?ils doivent faire ». Hihat Mohamed, candidat sur la liste L?Âme de Béjaïa, avait, pour sa part, exprimé le même rejet arguant qu?il faut bannir le politique (pourvoyeur de querelles citoyennes) dans la gestion des affaires municipales. Il s?agit plutôt, défendra-t-il, de « gérer un budget en bon père de famille » et être redevable, « pas politiquement, mais techniquement et surtout comptablement ». Dépolitiser les affaires communales Tous dresseront pratiquement le même état des lieux : un tableau peu reluisant en matière d?hygiène, d?assainissement, de voirie, d?équipements socioéducatifs, d?aménagement urbain... Le meeting d?Echemâa avait été précédé d?une projection vidéo où la déliquescence précitée a été mise en exergue et le ras-le-bol des citoyens interviewés a accompagné des images faisant le constat d?une ville sale, aux voies de communication crevassées, des sites souillés, des façades menaçant ruine... M. Mouhoubi conclura simplement au verdict d?une « non-gestion ». Il entend, s?il venait à être élu, lui et son équipe, en finir avec une APC occupée en permanence à « refaire les trottoirs ». « Une gestion amateur », selon les propos de M. Hihat, le concurrent de la liste l?Âme de Béjaïa. Tafat, de son côté, propose que soit entamé le mandat par le préalable d?une enquête grand public pour « recenser les besoins » en matière de grandes infrastructures et d?équipements de proximité. Les représentants de la même liste donneront une autre vision également de l?organisation de la commune par un plan plus fluide de l?aménagement des sites et autres infrastructures réhabilitant le statut citadin. Echemâa abondera dans la même direction. Au plan de la sauvegarde de la vieille ville, il faut remédier aux excroissances sans équipements et au désordre en matière d?urbanisation, soutient-on. Dans les trois programmes, l?urgence va au nettoiement de la ville. On s?accorde aussi sur la nécessité d?associer le citoyen à la gestion de la ville en mettant en place, selon la proposition de Tafat, « un conseil consultatif » ou aller périodiquement dans les quartiers pour rester à l?écoute des habitants. Le mandat est court, reconnaissent les indépendants, mais pas pour « laver Béjaïa ». Dixit les représentants de l?Âme de Béjaïa, la liste conduite par M. Bouchebah, qui a déjà siégé dans l?APC sortante. Enfin, les options se rejoignent sensiblement à la lecture des programmes confondus, mais pour reprendre l?un des candidats, « l?application dépend du porteur ».




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