Algérie

Elections locales Le parti de l'abstention et le bizness de la politique


C'est, paraît-il, parti. La campagne pour les élections locales du 29 novembre 2007 commence avec 23 partis en lice pour 1.531 APC et 48 assemblées de wilaya. La majorité des électeurs a l'esprit ailleurs et la seule question politiquement intéressante est de connaître si le niveau d'abstention record officiel enregistré aux dernières élections législatives sera égalé ou dépassé. Le plus grand « parti » algérien est celui des abstentionnistes. Ils peuvent avoir des raisons diverses voire opposées de faire preuve d'un « incivisme » pacifique mais ils le disent de la même manière: ils boudent. La presse a beau avoir couvert les conflits entre partis et administration et les agitations internes qui ont secoué les partis au moment de la confection des listes, le grand public est resté de marbre. Dans les quartiers on ne discute pas des élections locales, on parle de football, de patates... Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de gens qui courent après les postes. Dans certaines minorités intéressées et actives autour de ce qui se fait dans les APC, on discute de certaines choses... Comme les gens se connaissent, c'est avec la corrosivité des tchatcheurs impénitents qui apparaît: on dit qu'un tel « a déboursé 300 briques » pour être tête de liste, on s'esclaffe de retrouver un tel qu'on connaît si bien en haut de l'affiche d'un parti à l'idéologie très marquée... Impossible de l'occulter, il existe une mince couche de «politiciens locaux» qui s'agite avec les mêmes mots. Pour certains, le seul changement d'une élection à l'autre est celui du sigle sous lequel on se présente. Le « jeu » se déroule donc globalement entre les mêmes et cela n'a rien de bien surprenant. La vie de parti n'existe pas au nouveau local et elle fait semblant « d'être » au moment des élections. Mais la vie de parti existe-t-elle d'ailleurs au niveau national ? Le grand parti de l'abstention est sans doute le produit du paradoxe algérien: les partis politiques ne font pas de politique ! Dans le meilleur des cas, ce sont virtualités qui attendent, comme Godot peut-être, qu'une ouverture se dessine. Dans la plupart des cas, ils occupent les places concédées et deviennent des moyens de « placement » pour des individus en quête de promotion sociale. On fait donc de la politique de la même manière qu'on fait du « bizness » et, cela ne manque pas, on fait de la politique parce qu'on fait du bizness. Il faut donc entrer dans ces cercles relativement fermés pour saisir un semblant de température électorale. Ailleurs, loin de ces cercles fermés, dans le grand nombre, le parti de l'abstention n'a pas besoin de mobiliser. Nos responsables nationaux, à peine déstabilisés par l'abstention aux législatives, ont donné leur explication: les locales intéressent plus les gens. LES KMS VENDENT DE LA POLITIQUE... POUR UN MOIS
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