Photo : Sahel
Par Hasna Yacoub
Le parti du Front de libération nationale (FLN) a conforté sa position dans les assemblées populaires communales (APC) en obtenant la majorité absolue dans 159 communes sur les 1 541 du pays, de même que dans les APW avec 685 sièges, lors des élections locales du 29 novembre 2012, dont les résultats préliminaires ont été annoncés hier par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia. Dans une conférence de presse qu'il a animée hier au siège du Centre international de presse (CIP), le ministre de l'Intérieur a déclaré que le taux de participation aux élections locales au niveau national s'établit à 44,27% pour les assemblées populaires communales (APC) et 42,84% pour les assemblées populaires de wilayas (APW). Détaillant les résultats, le ministre a fait état de la victoire écrasante du vieux parti qui a obtenu, avec un taux de 28,89%, la majorité des sièges APC (7 191) et une majorité dans 159 communes. Le Rassemblement national démocratique (RND) vient en deuxième position en remportant la majorité dans 132 communes et en obtenant 5 988 sièges. Les indépendants ont réalisé un bon score en raflant la majorité des sièges dans 17 communes et en obtenant 863 sièges. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a obtenu la majorité dans 13 communes et le Mouvement populaire algérien (MPA) dans 12 communes. Vient ensuite, le Front des forces socialistes (FFS) avec une majorité dans 11 communes, devançant le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) avec 10 communes chacun, le Front national algérien (FNA) dans 9 communes et El Fadjr el Djadid dans 6 communes.Les islamistes enregistrent ainsi un net recul. Un deuxième après celui enregistré lors des élections législatives. Certains partis ont créé la surprise. C'est le cas du Mouvement populaire algérien (MPA), présidé par M. Amara Benyounès, qui s'est placé à la troisième place des sièges APW avec 103 sièges obtenus, juste derrière le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique (487 sièges). Il a obtenu la majorité dans douze communes. Dans son préambule, M. Ould Kablia a estimé que les élections locales ont été un deuxième test pour l'Algérie : «Nous avons réussi à passer ce test dans de bonnes conditions» et cela malgré l'enregistrement de quelques dépassements sans grande gravité. Le ministre a ainsi évoqué certaines altercations et des actes de vandalisme qui ont visé les centres de vote, «des actes qui n'ont pas eu d'incidence sur le déroulement des élections». Répondant à une question portant sur le vote des forces de sécurité qui aurait, selon certains dires, permis la fraude, le ministre a tenu à expliquer que la loi est claire à ce sujet. «La loi permet à ces éléments de s'inscrire dans les communes proches de leur lieux de travail afin d'exercer leur droit de vote à partir du moment où ils résident depuis plus de six mois dans la commune et qu'ils rayent leur inscription dans la commune d'origine. Ce qui a été dit à ce sujet ne sont que de fausses accusations de certains partis perdants», a dit M. Ould Kablia. Sur les cas de fraude dont a fait état la Cnisel, relayée par les réseaux sociaux, le ministre a déclaré qu'effectivement «un seul cas de tentative de fraude avérée a été enregistré dans la commune de Chéraga par un ancien élu en faveur de son fils candidat où des procès verbaux ont été signés à blanc. La justice a été saisie et suit son cours». Concernant les nouveaux élus poursuivis par la justice, le ministre a tenu à rappeler que le projet de loi présenté par ses services prévoyait l'exclusion des personnes poursuivies par la justice des listes électorales et que c'est au niveau de l'APN que cela a été amendé et qu'«il faudra attendre maintenant une condamnation définitive. Quand ce sera le cas pour des élus, leur mandat sera annulé». Questionné sur les déclarations faites par le président de la Commission nationale de surveillance des élections, M. Seddiki, qui crie à la fraude, Daho Ould Kablia a ironisé en disant «ce n'est plus la Commission de surveillance des élections mais la commission Seddiki. Ce dernier ne connaît peut être pas ses prérogatives». Pour le ministre, chaque cas de fraude doit impérativement être signalé auprès de la commission des magistrats. Sur le cas de la «fuite» de bulletins de vote à Souk-Ahras, le ministre a affirmé que l'enquête se poursuivait, déclarant que «le procureur de la République a pris en charge la fuite d'une quantité importante de bulletins de vote dans la commune de Souk Ahras et l'enquête se poursuit toujours». Sur une autre question relative à la délivrance d'agréments «à outrance» de nouveaux partis politiques qui n'ont pas de représentativité réelle sur le terrain, le ministre rappelle la loi et la Constitution qui donne le droit de constituer un parti politique, avant de donner l'exemple de la Tunisie en disant que «les 57 partis agréés en Algérie ne représentent que la moitié des partis agréés en Tunisie». Enfin le ministre préférera ne pas commenter une déclaration faite par le président du MPA à la veille des élections locales estimant que chaque personne est responsable de ses dires. M. Amara Benyounès aurait affirmé que sa formation politique «passera contre vents et marées», ce qui a laissé penser à l'existence préalable de quotas prédéfinis pour certains participants aux élections. «Il n'existait pas, n'existe pas et n'existera jamais de quota en Algérie», a dit M. Ould Kablia pour mettre fin à toutes les interprétations.
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Posté Le : 30/11/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H Y
Source : www.latribune-online.com