Algérie

Elections locales Cris et chuchotements



Alors même que les opérations de confection des listes électoralesdevraient être déjà globalement finalisées, tous ceux qui observent etdissèquent avec constance la scène constantinoise sont unanimes à reconnaîtreque des événements fortement inhabituels sont en train de prendre possession dumarigot politique local. En vérité, dans une ville longtemps acquiseprincipalement, et cela comme un fait accompli, au FLN et au RND, la formationde MSP, pour sa part, se contentant généralement de grappiller quelques miettesici et là - distancée en 2002, sur son «segment idéologique», il est vrai, parEl-Islah de Djaballah-, les affaires autour de l'échéance à venir ont déjà prisdes contours franchement inusités. Le fait est que sur le registre strict de lapréparation des élections locales prochaines, ceux qui font l'événement dansl'antique Cirta, ce ne sont pas forcément ceux que l'on croit. En effet, leFLN, le RND et le MSP, c'est un secret de Polichinelle, désormais, éprouventaujourd'hui, et surtout le parti de Belkhadem, toutes les peines du monde à rassemblerquelques candidatures, non seulement au niveau des communes mais aussi auchef-lieu de wilaya. Et cela au moment précis où les états-majors de cesformations au niveau national affichent sur le front de la «finalisation» deslistes des candidatures leurs «satisfactions statistiques», dopées, commed'habitude, aux vitamines du marketing politique et de «l'agit prop». A Constantine, en tout cas, dansle camp des partis de la coalition gouvernementale, le chantier des «locales»du 29 novembre prochain tarde paradoxalement à bruire des «cris etchuchotements» de ses «ouailles» et néanmoins candidats. Claquemurés dans leurscertitudes, les partis majoritaires de la «coalition», longtemps en positiondominante dans la vie politique du vieux rocher, ne semblent guère inquiets,pas plus de la pénurie «historique» de candidats, que de l'arrivée en forced'autres formations politiques décidées à «brouter», elles aussi, dans le champen jachère des ces élections locales et où le parrainage de la tribu, enfin revendiquée,selon les derniers oracles de certains parmi la hiérarchie politique, sera unauthentique sauf-conduit !  Dans le Polygone, les«influences» électorales endémiques étant ce qu'elles sont, le PT, le FNA, et àun degré moindre le RCD, fort de leurs résultats probants, glanés lors duscrutin des législatives du 17 mai dernier, connaissent un étonnant état degrâce à Constantine et leurs permanences tiennent, soudain, le haut du pavé entermes d'affluence de «curieux» et plus sûrement de candidats potentiels surles listes ouvertes d'une succession électorale annoncée. Au Parti destravailleurs, donc, qui part pour la première fois à la conquête des APC, ayantpris en temps voulu le pouls de l'électorat à la base, à l'occasion de latournée récente de son chargé de l'organique Maameri Djoudi au niveau de l'Estalgérien, l'opération de recueil des candidatures à Constantine tourne, déjà,au «plébiscite» anticipé tellement l'engouement est grand. L'autre formation de poids sur lascène locale, et qui est décidée à aller à l'assaut des positions dominantes dubinôme FLN-RND, c'est celle du FNA de Moussa Touati, dont on dit qu'elle créerala surprise grâce à son lot de transfuges, essentiellement des militants duFLN, mais aussi d'autres partis, tels les élus sortants d'El-Islah versionDjaballah. Pour rappel, ces derniers avaient conquis en 2002 la moitié dessièges de l'APC de Constantine, à 50/50 avec le FLN, réduisant en miettes àl'époque les prétentions hégémoniques du RND.  A Constantine, l'inconnu de cetteétape consacrée encore au recueil des candidatures, le travail de proximitéétant, pour l'heure, le dernier des soucis toutes «zaouïa» confondues, c'est laprésence qui reste problématique dans la course aux «locales» en novembreprochain des petits partis, dont la participation pléthorique au dernierscrutin des législatives a fait depuis long feu. Certaines formations en dépitde l'écueil, qui semble a priori insurmontable, des 9.000 signatures parcandidat, exigées par les nouvelles dispositions de la loi électorale, tententvaille que vaille de s'aligner au «top départ» à l'image du MJD qui a retirésymboliquement, dans la foulée du RND, les dossiers de candidatures au niveaude la DRAG, sachant qu'ils sont nombreux à n'avoir pas encore satisfait à cetteprocédure.  Une chose est sûre, les étatsgénéraux des partis, les déclarations de bonnes intentions des leaderscharismatiques, les prétentions hégémoniques et les gesticulations des uns etdes autres, sans préjudice des talismans et des mains de Fatmapolitico-médiatiques, ne semblent aptes aujourd'hui à conjurer la crise deconfiance qui s'est installée durablement, d'un scrutin à l'autre, dans lepays.


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