Elections locales à Mostaganem

«20 millions pour être tête de liste» A peine l’entrée en lice des partis politiques en vue des prochaines élections locales dans la wilaya de Mostaganem a-t-elle eu lieu que des bruits inquiétants et condamnables circulent dans certaines communes. Un phénomène étrange a l’air, en effet, de s’installer dans la wilaya où les «sans niveau» concurrencent hargneusement et farouchement les compétences et les diplômés universitaires pour être tête de liste. On fait part que, dans les coulisses de certains partis, aussi bien ceux que l’on qualifie généralement de grosses cylindrées que les petits, la tête de liste pour les élections communales de novembre 2007 se marchande à prix fort, le prétendant à cette place, bien entendu sans niveau intellectuel et sans diplôme, devant casquer 20 millions de centimes et plus pour chapeauter la liste des candidats de tel ou tel parti. Dans ce contexte qui leur est manifestement très préjudiciable, bon nombre d’universitaires, en dépit de leur ancienneté dans leurs partis respectifs et la qualité de leurs états de services, diront qu’ils n’espèrent pas décrocher, malgré leur sérieux et savoir-faire, la tête de liste, du fait que la politique de la ‘chekara’ semble prendre de plus en plus le dessus. Pour mieux décourager ces compétences, on soutient que «les membres du comité de candidatures n’hésitent pas, semble-t-il, à leur coller des observations fâcheuses, ce qui poussera certainement, par la suite, les instances supérieures du parti à écarter leur candidature, ou à les rétrograder, les plaçant dans une position qui ne répondra nullement à leur poids réel». Plusieurs militants sincères de certaines associations politiques ont déjà tiré la sonnette d’alarme sur cette regrettable réalité qui fait jaser la rue, affirmant que les auteurs de la ‘chekara’ ont été encouragés par les mandats précédents au cours desquels nombre de P/APC auraient fait leur beurre au détriment des deniers publics et du contribuable. «Un enrichissement facile, diabolique et illégal pour lequel, à aucun moment, ces derniers n’ont été inquiétés, ni au cours ni à la fin de leur mandat», conclue-t-on. D’autres personnes très au fait de la chose, atténuent cependant ces critiques en signalant qu’»une vingtaine d’élus ont été traduits dans la wilaya de Mostaganem devant la justice pour différentes affaires». En attendant de voir plus clair dans ce capharnaüm, les rencontres entre les cadres se multiplient au niveau de certains partis politiques pour entamer l’étude des dossiers de candidatures. En tout état de cause, on ne peut éviter de se poser la question d’un nouveau remake des dernières élections législatives où le taux d’abstention a largement dépassé les 60% à l’échelle nationale. Comment, en effet, dans le cas où le choix de certains candidats aux prochaines élections locales, surtout de la tête de liste, dans les communes de la wilaya de Mostaganem s’entend, a été fait moyennant finances, penser un seul instant que les électeurs vont prendre le chemin des urnes pour donner leurs voix à des êtres, peut-être riches à souhait mais souvent ignares et sans compétence?