La guerre des tranchées a débuté avant l'heure dans cette wilaya stratégique du sud du pays. Le jeu démocratique, censé être défendu et promu par les partis politiques existants, semble avoir cédé devant le tribalisme ambiant qui continue d'impacter profondément l'espace politique local.
Aux yeux d'un militant du RCD,
'cette situation dénote, clairement, l'incapacité des partis politiques à présenter un projet de société ouvert à la collectivité", avant d'ajouter que 'ce phénomène nocif est encouragé par les acteurs politiques, souvent relais du pouvoir central, qui ont désormais adhéré à la logique tribaliste au lieu de la dénoncer".
Paradoxalement, tout en requérant l'anonymat, un militant proche de la mouvance islamiste considère qu'il 'est naturel d'investir politiquement dans la tribu car celle-ci est la mieux placée pour connaître nos problèmes".
À essayer de voir clair dans les entrailles de la société en proie au tribalisme identitaire, on se rend compte que chaque tribu a accaparé un parti politique généralement proche de l'administration.
Le même âarch est parfois scindé en plusieurs franges pour s'incruster davantage dans les structures politiques même nouvellement agréées. Ces groupes sans programme et habitués de 'tourisme politique" se ruent vers les partis politiques à la recherche d'un 'parrainage" de leur candidature en prévision des élections locales prochaines.
Il faut dire que l'enjeu de ces dernières n'est rien de moins que la capacité des âarchs (tribus) à mobiliser les électeurs derrière un ou plusieurs candidats dans la wilaya de Laghouat. Celle-ci a des atouts à attiser toutes les convoitises au regard de sa particularité d'être le deuxième poumon économique de l'Algérie à côté de Hassi-Messaoud, donc de la manne pétrolière. 'Le recours par anticipation à l'argent pour acheter les voix de l'électeur est de mise dans cette région du sud du pays. Ce sont les plus riches des membres de la tribu qui financent la campagne de leur candidat, encourageant du coup la pratique de la chkara", fait observer un étudiant en droit à l'université de Laghouat, avant d'ajouter que 'de nombreux partis s'y sont d'ores et déjà investis à travers un travail de proximité intense englobant le porte-à-porte nocturne, les zerdas, festins et autres procédés informels. Quant aux meetings lors de la campagne électorale officielle, ceux-ci ne sont en fait que l'illusion d'une compétition politique". Ainsi, en un laps de temps très court, des partis politiques 'lilliputiens" feront la concurrence à des formations structurées avec des militants plus ou moins aguerris. La cause ' Ces partis puisent dans les bastions habituels, en jouant sur la fibre régionaliste et tribale pour assurer une base électorale convenable aux candidats têtes de liste aux APC et l'APW. Devant cet état de fait, les sigles n'ont aucune signification à Laghouat.
B A
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 22/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arezki BOUHAMAM
Source : www.liberte-algerie.com