Élections locales à Bouira

A Bouira, alors que tous les partis ont déposé au soir du 24 septembre leurs listes et ont attendu les rejets pour remplacer certains noms de candidats refusés par l'administration, au FLN, parti du pouvoir par excellence depuis qu'un certain Djamel Ould Abbès est installé à la tête de ce parti, la liste est changée au gré des humeurs et à plusieurs reprises. Et le tout, au-delà des délais impartis par la loi. Des changements qui, le moins qu'on puisse dire, se font en fonction des autres listes. A commencer par celle du RND.En effet, Le FLN d'Ould Abbès a attendu la dernière minute, c'est-à-dire les délais impartis aux recours de l'administration et, une fois assuré de la liste de son principal rival, le RND, pour chambouler sa liste en la recomposant à sa guise.
Ainsi en est-il de la liste APW du FLN à Bouira. Après la première mouture dans laquelle l'actuel représentant du FCE au niveau de la wilaya de Bouira, Jawad Bouteraâ, était classé quatrième dans la liste, après une deuxième mouture distillée — ici, on rappelle que tout ce qui se dit est fait par voie informelle — dans laquelle ce candidat pas du tout ordinaire, s'est retiré complètement ; voilà que mercredi passé, l'on parle d'une troisième mouture dans laquelle finalement cet investisseur connu à travers le pays pour son agence de voyages spécialisée dans le tourisme cultuel et l'organisation parfaite de Omra et de Hadj, avec son agence Najah Travel Agency ou NTA, est propulsé à la deuxième place.
Une deuxième place — selon nos sources, c'est lui-même qui aurait refusé la première place occupée toujours par l'actuel P/APW, Brahim Saâdelli, qui bénéfice d'un large consensus au sein de son parti — qui a non seulement rassuré les militants du FLN mais également tous les candidats portés dans cette liste, tant avec ce jeune investisseur qui est connu également au niveau de la wilaya de Bouira par la première école privée, Najah School, la liste FLN gagnerait des milliers d'autres sympathisants.
Autant dire, et cela d'après les observateurs de la scène politique locale, avec la présence d'un tel personnage philanthropique, d'une honnêteté et une compétence indiscutables ; le tout avec un sourire légendaire qui ne l'a jamais quitté, le FLN s'est assuré non seulement la victoire et la présidence de la prochaine APW mais également, les prochains rendez-vous électoraux comme le sénat qui reviendra d'une manière toute naturelle à ce jeune patron qui a été d'un grand apport lors des dernières législatives et pour beaucoup dans les trois sièges que le FLN avait gagnés haut la main. Aussi, pendant que le FLN, le parti du Président Abdelaziz Bouteflika et avec la bénédiction de l'administration, changeait ses listes en fonction de celles de ses adversaires pour créer un raz-de-marée «démocratique» pour ses listes à travers le pays, en contournant les anciennes méthodes de bourrage des urnes ; pendant que le FLN prépare la présidentielle de 2019 dont le candidat — il faut bien écouter Ould Abbès – «sera du FLN et uniquement du FLN», les autres partis, du moins ceux de l'opposition, n'ayant depuis longtemps aucun pouvoir ni autre astuce pour faire face à ces méthodes, essayent de faire croire à leurs militants et aux citoyens que rien n'est encore joué et que les urnes seront souveraines dans le choix des futurs élus tant des APC que des APW.
En tout cas, à Bouira, et à voir la composante du RND à l'APW, mais également dans certaines APC, alors que les autres partis que ce soit le FFS, le RCD ou à un degré moindre le MPA, le PJ, TAJ ou le Hamas, tous ces partis même avec leurs universitaires et leurs docteurs, n'ont jamais pu faire le poids, nous pouvons dire que le FLN a une aubaine pour rafler le maximum de sièges.