Algérie

Elections locales à Bejaia



La défection des citoyens hante les esprits «Bejaia a trop souffert pour accepter encore une fois d’être à la traîne sous la coupe des responsables corrompus qui ont toujours ignoré les véritables problèmes de la population locale.» C’est la réplique d’un citoyen interrogé hier sur l’événement de cette fin de semaine.Et comment les choses peuvent-elles changer, par l’abstention ou par le vote? Notre interlocuteur nous réserve sa réponse pour aujourd’hui. Il est l’un des 470.000 électeurs de la wilaya de Bejaia, appelés à se rendre aujourd’hui dans les 250 centres de vote pour élire ceux qui présideront aux destinées de leurs communes pour les cinq prochaines années. Pensent-ils tous comme ce citoyen? Rien n’est moins sûr mais, toujours est-il, jamais de mémoire de Bedjaouis une élection n’a été soumise à autant de suspense quant à la participation des électeurs. Si, de par le passé, on redoutait les rejets et autres empêchements, qui ont prédominé les scrutins post-événements du printemps noir d’avril 2001, cette fois-ci c’est la défection citoyenne réelle et volontaire qui hante les esprits. Fini le prétexte selon lequel les citoyens n’ont pas pu accomplir leur devoir ou celui de l’insécurité. Rien ne peut justifier aujourd’hui l’abandon des urnes si ce n’est le manque de conviction. L’avant-goût a été donné lors de la campagne officielle et la confirmation de cet état d’esprit est fortement redoutée. L’aperçu plutôt mitigé de cette campagne fait que le spectre de l’abstention plane toujours avec insistance au point où la majeure partie de la population, désabusée, ne s’est même pas déplacée pour dire aux élus ce qu’elle pense d’eux, de leur programmes respectifs. Sur fond de discours peu captivants et surtout avec les programmes presque similaires, les prétendants aux commandes locales ont souvent peiné pour se faire entendre par les habitants. Comme cela ne s’est jamais produit, le recours aux contacts de proximité aura été le canal privilégié pour aller vers les citoyens. La défection a été telle que seuls les ténors de partis ont pu réussir, moyennement, leurs sorties publiques. Il s’agit du secrétaire général du RND et du premier secrétaire du FFS. Le Dr Saïd Sadi, du RCD, a ainsi boudé, pour la première fois, la wilaya de Bejaia pour des élections sur lesquelles il mise pourtant énormément. Il en est de même pour l’autre grand parti, le FLN, qui a amorcé son retour sur la scène politique locale. Abdelaziz Belkhadem, bien qu’annoncé en début de campagne, a donc «abandonné» aussi les siens, cette fois-ci, quand bien même l’enjeu est important. Le reflex des citoyens reste imprévisible. S’agissant du pouvoir local, un sursaut de dernière minute peut se produire. Chose que l’on ne saura qu’aujourd’hui.


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