Scrutin sans surveillance et enjeu de taille
Ces quatrièmes élections locales, depuis l’ouverture démocratique amorcée au début des années 90, ne ressemblent nullement à leurs devancières...
Celles-ci se caracté-risent des précéden- tes par l’engagement de la presque totalité des partis majeurs tels le FLN, le RND, le MSP, le FFS, le RCD, le FNA, le Mouvement Islah, Ennahda, le PT dont c’est la première participation à ces élections communales depuis l’ouverture du champ politique et quelques partis émergents, malgré l’absence d’une bonne partie de petites formations politiques, victimes de la nouvelle loi électorale qui exige un seuil de 4% obtenu lors des trois dernières élections. Plus d’une vingtaine de partis ont été disqualifiés du fait de leur manque de représentativité. Cette fois-ci aucun parti n’a appelé au boycott sauf peut-être le MDS en proie à une scission interne et, à un degré moindre, Djaballah qui se retrouve en dehors de toute structure partisane. Les deux partis de l’opposition et frères ennemis, le FFS et le RCD, sont embarqués dans la même galère. L’un comme l’autre appelle au vote massif pour barrer la route non pas aux partis de l’Alliance présidentielle mais à la fraude... tout simplement. De même que la défection de la commission nationale de surveillance est sujette à caution puisque certaines voix commencent, tardivement certes, à regretter son absence. Les trois partis de l’Alliance -FLN, RND et MSP- se sont entredéchirés durant la campagne qui a duré 21 jours, et ce, dans une indifférence quasi générale. Ces partis présents au gouvernement ont eu recours aux mêmes discours précédents qui ont fait l’éloge du programme présidentiel au lieu de concentrer les interventions sur les problèmes beaucoup plus terre à terre des citoyens. Aussi ont-ils tenté, à travers certains meetings, de coller aux réalités quotidiennes des citoyens sans grande conviction. Les partis de l’opposition, le FFS et le RCD, n’ont pas fait mieux au regard de leurs discours trop politisés et axés essentiellement sur des attaques contre l’administration, le pouvoir et les partis de l’Alliance présidentielle. Quelle alternative ont-ils à proposer pour contrer ces partis qui, à eux seuls, totalisent plus de 70% des communes d’Algérie? Si, pour l’instant, ils sont assurés de partager les APC dans les régions où ils sont le plus implantés, il n’en demeure pas moins que leur handicap majeur se situe dans leur absence au niveau national qui les pénalise grandement aux yeux des citoyens. Le PT et le FNA demeurent pour l’instant les seules inconnues de ce double scrutin. Vont-ils encore une fois bénéficier de l’effet de surprise et réaliser le bon score enregistré lors des dernières élections législatives ou payeront-ils le désintéressement grandissant constaté chez les électeurs? Les citoyens, qui ne se sont pas enthousiasmés outre mesure pour les partis qui ont pignon sur rue, vont-ils aller jusqu’à donner leurs voix à des partis qui peinent à émerger. L’Etat algérien qui veut faire de ces élections un exemple de transparence est totalement décrié par la majorité des partis qui redoutent une fraude massive au profit des partis au pouvoir et au détriment de la démocratie qui peine à entrer dans les us algériens. L’administration a été également la cible privilégiée de certains partis qui ne l’ont pas ménagée durant toute la campagne électorale. Un scrutin sans surveillance dans une élection de taille, c’est toute la profession de foi des décideurs qui est en jeu.
Saïd Farhi
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Posté Le : 29/11/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com