Algérie

Elections législatives en Tunisie



Elections législatives en Tunisie

Sans expérience dans la gestion des affaires publiques, les gouvernants islamistes n'avaient de légitimité à faire valoir que leur incarcération "abusive" dans les geôles tunisiennes par Ben Ali ou leur exil.En ce 26 octobre, le rêve caressé par les islamistes tunisiens de revenir au pouvoir qu'ils ont, il faut le dire, délibérément quitté, s'est évaporé et transformé en cauchemar.Pas plus que 17 mois au pouvoir ont mis à nu les carences et les défaillances d'un système, somme toute, étranger à la société tunisienne qui ne se reconnaît que dans un islam tolérant qu'elle a toujours vécu. Au despotisme de Ben Ali qui interdisait tout signe ostentatoire de l'islam, allant même jusqu'à épier ceux qui se rendaient dans les mosquées, la joie constatée par Ghannouchi, à son retour de Londres, lui a donné des idées. Il y a cru et a vite fait de mettre sa machine en branle pour mobiliser ses fans et remporter, du coup, les premières élections post-révolution.Avec la dissolution du RCD de Ben Ali, Ghannouchi a tiré grand profit de l'absence de partis structurés capables de résister à l'implantation, dans le pays, d'un islam qu'il a importé dans ses valises et dont les principes étaient recueillis lors de ses multiples voyages dans les pays du Golfe. Et quels que fussent les reproches qu'elle faisait à Ben Ali, la population, même pratiquante, n'était pas prête à adhérer aux idées propagées par les nouveaux venus au gouvernement.Sans expérience dans la gestion des affaires publiques, les gouvernants islamistes n'avaient de légitimité à faire valoir que leur incarcération "abusive" dans les geôles tunisiennes par Ben Ali ou leur exil. Leur engouement pour le pouvoir leur a été, finalement, fatal. Les résultats sont là. Dès lors que le peuple a été invité à donner son avis en toute liberté, il les a chassés du circuit avec l'espoir de voir les nouveaux dirigeants le rétablir dans son "islam tolérant" consacré par la nouvelle Constitution qui, du reste, garantit la liberté de conscience et de culte. C'est l'angle à travers lequel le futur gouvernement entend appréhender cette question qui commence à inquiéter la génération actuelle quant à l'avenir de sa progéniture. La patience de la société n'a pas été longue.Les Tunisiens, l'hydre terroriste inconnue en Tunisie aidant, n'ont pas attendu longtemps pour réagir. À la première occasion, ils ont annoncé au monde entier leur intention d'opérer une nouvelle "révolution". L'heure de cette réaction a sonné un certain 26 octobre 2014 pour balayer un régime qui n'a pas mis beaucoup de temps pour prouver son incompétence dans la gestion de la chose publique et son intention, voire sa détermination, à changer la couleur de la société en lui imposant un mode de vie qui lui est totalement étranger.C'était la guerre entre l'obscurantisme et le modernisme. Le choix a été vite fait, d'autant plus que bon nombre de personnes parmi les fervents supporters du parti islamiste l'ont désavoué en faisant part de leur courroux face aux faucons qui constituaient et constituent encore un grand soutien au terrorisme armé, au nom d'un islam wahhabite dont les étranges règles l'annoncent comme une nouvelle religion à laquelle la société n'est pas prête à adhérer.À travers ces élections, les Tunisiens auront fait leur deuxième "révolution" en moins de quatre ans, une "révolution", encore une fois, contre le despotisme. Cette "révolution" fera-t-elle école ' Sera-t-elle imitée dans d'autres pays guettés par l'implantation d'un islam radical, soutien le plus précieux d'un terrorisme qui ne connaît plus de limites 'M. K.




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