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ÉLECTIONS LÉGISLATIVES AU QUÉBEC L’immigration, enjeu central du scrutin


ÉLECTIONS LÉGISLATIVES AU QUÉBEC  L’immigration, enjeu central du scrutin
Selon des statistiques officielles, le chômage des immigrants d’Afrique du Nord est deux fois plus élevé que la moyenne nationale, voire plus.

Le Québec se donnera un nouveau gouvernement à l’issue des élections législatives du 1er octobre. La thématique de l’immigration constitue un enjeu central à l’occasion de ce scrutin que les sondages donnent favorable au parti au pouvoir. Durant la campagne électorale qui aura duré 40 jours, le sujet a focalisé les débats électoraux. Même durant les trois débats des chefs, une sorte de face-à-face, les patrons des quatre principaux partis, le Parti libéral du Québec (PLQ), au pouvoir depuis 2014, la Coalition Avenir Québec (CAQ), une formation estampillée à droite, le Parti québécois (PQ) et Québec Solidaire (QS), des formations souverainistes de gauche, ont achoppé sur cet enjeu, quand on connaît le poids électoral de l’immigration, notamment dans la grande région métropolitaine.
En 1995, lors du référendum sur l’indépendance du Québec, le Premier ministre d’alors, Jacques Parizeau, avait incombé la défaite du “oui” à l’argent et au vote ethnique. Un impair qui avait sonné le glas de sa carrière politique, puisqu’il sera contraint de démissionner. Si le parti au pouvoir, en l’occurrence le PLQ, compte maintenir le quota d’immigrants annuellement admis dans la province à 50 000 personnes environ, la CAQ de François Legault milite à ramener ce chiffre à 40 000 et prévoit dans son programme politique de faire subir des tests de langue française et des valeurs québécoises aux nouveaux arrivants, au bout de trois années d’installation. C’est cette perspective qui a constitué la pomme de discorde entre le chef de la CAQ et le Premier ministre Philippe Couillard. Celui-ci a vanté la nouvelle formule d’immigration mise en place par son gouvernement et entrée en vigueur début septembre. Le sujet de l’immigration revient toujours en campagne électorale telle une litanie. C’est vrai que beaucoup reste à faire en matière d’intégration des immigrants et de leur insertion socioéconomique. Selon des statistiques officielles, le chômage des immigrants d’Afrique du Nord est deux fois plus élevé que la moyenne nationale, voire plus. La reconnaissance des diplômes est également problématique. Cette situation a amené des Québécois d’origine algérienne à s’impliquer en politique. Trois d’entre eux sont portés candidats pour le scrutin du lundi. Farida Sam et Nacera Bedad sont candidates du PQ, alors que Rabah Moula porte, lui, les couleurs de QS. Le Québec attire toujours des immigrants et de plus en plus d’Algériens veulent s’installer dans cette province francophone du Canada. Ceci au moment où l’Europe durcit sa politique d’immigration, en se barricadant davantage devant la détresse des immigrants en Méditerranée.


Y. A