Algérie

Elections générales en Allemagne



Angela Merkel chancelière ? Le fait est unique dans l?histoire de l?Allemagne fédérale : une femme, Angela Merkel, 51 ans, risque d?accéder au poste de chancelier du pays après les élections générales anticipées d?hier. D?après les premiers sondages, repris dans la soirée par les agences de presse, l?Union chrétienne démocrate (CDU, droite) est arrivée en tête des voix exprimées. L?équivalent bavarois de la CDU, la CSU, a récolté une moisson appréciable des suffrages. Les libéraux de la FDP ont pu arracher un peu plus de 11% des voix. Une véritable performance par rapport à 2002. La CDU, la CSU et la FDP, qui forment le bloc de droite et principal mouvement d?opposition à l?alliance rouge-vert du SPD (social-démocrate) et des Grüne au pouvoir depuis sept ans, ont eu, selon les premières estimations, un total de voix qui avoisine les 47%. Ce n?est pas suffisant pour avoir la majorité au Bundestag (Chambre basse du Parlement) et pour pouvoir gouverner. De son côté, le chancelier sortant Gerhard Schröder a annoncé à la presse sa volonté de rester à la tête de l?Exécutif. « J?estime avoir la confirmation de devoir faire en sorte qu?il y ait dans les quatre prochaines années un gouvernement stable sous ma direction », a-t-il dit, cité par l?AFP. A la recherche d?une coalition, comme la CDU, il a déclaré son intention de lancer des négociations, l?extrême gauche mise à part, avec tous les partis. Le SPD, dont la politique économique a fait l?objet de critiques durant la campagne, aurait obtenu 35% des voix. La plus mauvaise performance depuis 1957. Les Grüne (Verts), ses principaux alliés, n?ont pu obtenir que 8% des suffrages. Les néo-communistes, où se recrutent les nostalgiques de l?Allemagne de l?Est et les déçus de la politique du SPD, ont fait une percée avec plus de 7% des voix. Aussi, et selon les observateurs, les élections partielles de Dresde, prévues le 2 octobre, devraient être déterminantes pour les uns et pour les autres. Le report du scrutin dans cette région de l?ex-RDA est intervenu après le décès d?une candidate. Le système électoral allemand est complexe. Il s?agit d?un « alliage » entre le suffrage universel uninominal direct à un tour et la proportionnelle avec scrutin de liste. Difficile de s?y trouver. D?où les doutes qui se sont installés hier au sein de la classe politique à Berlin. Pour s?en sortir, le scénario, déjà vu au milieu des années 1960, refait surface. Celui d?une « grande » coalition CDU-SPD. Ou ce que ceux des romantiques appellent la coalition rouge-noire. Jusqu?à hier soir, tant Merkel que Schröder rejetaient cette option. « Mme Merkel n?obtiendra pas de coalition avec le SPD si elle veut devenir chancelière », a tranché Schröder dans une déclaration à la télévision. Selon lui, les Allemands ont voté clairement sur la question du candidat à la chancellerie dont le siège est à deux pas de la bâtisse qui abrite le Bundestag à Berlin. Angela Merkel, de son côté, a estimé que le gouvernement rouge-vert avait été « désavoué ». « J?ai un mandat clair pour former le gouvernement », a-t-elle affirmé. Ministre de la Jeunesse et des Femmes dans le premier gouvernement de l?Allemagne réunifiée en 1991, Angela Merkel, physicienne de formation, a été désignée secrétaire générale de la CDU en 1998 avant de devenir présidente en 2000. Elle doit une partie de sa carrière à l?ancien chancelier chrétien-démocrate Helmut Kohl qui a régné sur l?Allemagne pendant 16 ans. Si certains la comparent à l?ancien Premier ministre britannique Margaret Thatcher, elle a réussi à s?imposer au sein d?un parti dominé par les hommes et à tendance largement conservatrice.


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