Elections en Grèce

Alors que la foule des journalistes prenait d'assaut la petite école primaire du quartier de Kypsélis où votait Alexis Tsipras, les autres centres électoraux d'Athènes connaissaient vers 11 heures une affluence toute relative.Dans le quartier pourtant très densément habité de Pangrati, l'ambiance était particulièrement calme dans le collège qui accueille plus d'une vingtaine de salles de vote. " Nous sommes au tiers du nombre d'électeurs qui étaient venus voter à cette heure-ci, lors du scrutin de janvier dernier ", confie une bénévole en charge de la bonne ordonnance des bulletins de vote. Abstention inquiétanteDans la cour de l'école, Christos Maragos, militant local du parti de la gauche radicale Syriza s'inquiète de cette tendance à l'abstention. " J'espère que les gens vont se réveiller après le déjeuner parce que l'abstention ne peut que profiter aux conservateurs de la Nouvelle Démocratie ", redoute-t-il. À côté de lui sa camarade d'hier et adversaire du jour, Voula Hadjiathanassiadou. Membre historique du Syriza de Pangrati elle a tout quitté en juillet dernier après qu'Alexis Tsipras eut signé un nouveau plan d'austérité. Elle a depuis rejoint l'Union Populaire, le parti crée par des dissidents de Syriza. " J'espère vraiment que l'on va réussir à dépasser la barre des 3 % permettant l'entrée au Parlement car il faut que notre voix compte ". Longtemps européenne convaincue, Voula ne croit plus dans cette Europe " des banques et de la finance " qui a " perdu de vue l'intérêt des peuples ". Elle est désormais certaine que la Grèce ferait mieux seule, hors de la zone euro mais reconnaît cependant qu'il s'annonce bien difficile de vendre cette stratégie à un " peuple grec tout entier plongé dans un modèle de surconsommation très dépendant des importations et donc de l'Euro ". Sa plus grande hantise ' Que ce nouveau parti qu'elle soutient pour l'instant n'existe qu'au moment des élections et n'ait aucune influence pour véritablement " changer l'Europe ".