A mi-chemin entre la victoire éclatante d'Obama, en novembre 2008, et les présidentielles de 2012, les « Mid-term elections» constituent un véritable baromètre pour apprécier l'impact et le sort des réformes lancées en grande pompe en alternative à la faillite républicaine en matière de gouvernance nationale et mondiale. A la veille des législatives, dans la circonscription importante de l'Ohio, le président américain n'a pas manqué de mettre l'accent sur les enjeux politiques. Face à un auditorium, aux 2/3 vides, il a déclaré que «cette élection est un choix entre des politiques qui nous ont conduits dans cette situation lamentable et des politiques qui nous permettent d'en sortir».Dans cette Amérique en crise profonde (52.859 milliards de dollars de dette publique et privée équivalent à 375% du PIB US et plus que le PIB mondial, 1.300 milliards Usd de déficit budgétaire), le spectre du retour républicain aux affaires inquiète la majorité démocrate en net recul. La crainte d'un vote sanction, alimentée par les difficultés économiques, le chômage rivé au seuil des 15 millions et la pauvreté galopante (43,6 millions), est sérieusement envisagée pour la prise de contrôle républicain, jugée inévitable, de la Chambre des représentants et au minimum une percée convaincante au Sénat.La candidate malheureuse aux présidentielles de 2008, Sarah Palin, a même prédit un «séisme politique» de nature à remettre en cause le processus de réformes économiques et sociales. Mais, la bataille des sièges qui impose le renouvellement de la Chambre des représentants (435 sièges), du Sénat (37 des 100 sièges) et des gouvernements locaux (37 sur 50) abrite un duel serré pour la préservation ou la récupération de la majorité parlementaire. L'issue est non seulement importante sur la conduite des réformes qui risquent de connaître un blocage sérieux à la Chambre des représentants, mais elle l'est également, au niveau des gouverneurs, pour les prochaines présidentielles. Le «mardi noir» annoncé dans les sondages sera-t-il la fin du «rêve américain» réhabilité par Obama ' Dans cette atmosphère de blues électoral démocrate, le camp de la majorité ne désespère pas de renverser la sinistre tendance, comme le montre le forcing d'Obama, sillonnant une quinzaine d'Etats et appelant l'électorat démocrate au sursaut salvateur. A l'évidence, le scénario de la «cohabitation» n'est pas négligé. La recherche du compromis est déjà validée par le chef de cabinet de la Maison-Blanche, Pete House, pour tenter de sauver le processus de redressement qui, dit-il, ne doit pas àªtre compromis par des querelles politiques ou des calculs électoraux. Entre l'euphorie de 2008 et la fin des illusions, l'Amérique d'Obama, porteuse d'espoir de changement, est à l'épreuve du retour en force des républicains surfant la vague de mécontentement populaire de la décennie de crise.
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Posté Le : 01/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Larbi C.
Source : www.horizons.com