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Pour Benflis, les élections n'auraient que "trois fonctions" aux yeux du régime : "conférer une légitimité nominale aux institutions, accréditer un semblant de normalité dans un pays qui fait face à une impasse totale et entretenir l'illusion de l'existence d'un pluralisme politique dans le pays"Le président du parti TalaïeEl-Houriat, Ali Benflis, a pointé du doigt, dans un entretien au magazine Le Point dans sa livraison d'hier, la fraude et le contrôle du processus électoral par le régime. À moins de six mois des législatives d'avril 2017, pour lesquelles le parti se déterminera le 7 janvier prochain, l'ancien chef de gouvernement craint que les règles du jeu ne soient faussées. "C'est le régime politique en place qui édicte les règles de la compétition électorale, qui fixe les conditions dans lesquelles elles devront se tenir et qui alloue aux participants leurs quotas de siège en fonction de leur docilité ou de leur indocilité", a-t-il affirmé. Dénonçant "une démocratie d'apparat" imposée au pays, Benflis juge que "rien n'a fondamentalement changé" de nature, encore moins des pratiques du régime en place.À son avis, les élections n'auraient que "trois fonctions" aux yeux du régime : "conférer périodiquement une légitimité nominale aux institutions, accréditer un semblant de normalité dans un pays qui fait face à une impasse totale, politiquement, économiquement et socialement et, enfin, entretenir l'illusion de l'existence d'un pluralisme politique dans le pays". Aussi, juge-t-il, "il n'est un secret pour personne que le régime s'assure que les élections remplissent ces trois fonctions au moyen de la tricherie politique". Selon lui, c'est ce qui a amené le pouvoir à faire adopter récemment des lois qui "favorisent la fraude électorale". Cela, ajoute-t-il, tout comme "il a créé une instance de surveillance des élections à sa solde et a, par ailleurs, confié à l'appareil politico-administratif l'intégralité de la préparation et de l'organisation des échéances électorales à venir".M. Benflis dénonce ainsi un contexte qui met les partis politiques d'opposition face à un "grand dilemme". Et c'est ce dilemme, dit-il, qui a fait que son parti, Talaïe El-Houriat, a choisi d'engager un processus de "large consultation" des structures locales du parti au sujet de la participation ou de la non-participation aux prochaines législatives. À l'issue desquelles consultations, précise-t-il, la position du parti sera tranchée par le comité central le 7 janvier prochain. À la question de notre confrère du magazine Le Point sur "les initiatives à prendre pour assainir le champ électoral et écarter toute suspicion de fraude et de conduite partisane de l'appareil étatique '",M. Benflis estime que cet assainissement "est à notre portée", tout en invitant à s'inspirer de "ce qu'ont fait d'autres pays, y compris dans notre voisinage immédiat, pour conférer à leurs processus électoraux l'honnêteté, la sincérité et la transparence qu'ils requièrent".D'après lui, "l'enjeu est de mettre fin à la mainmise de l'appareil politico-administratif sur la préparation, l'organisation et le contrôle des élections". En ce sens qu'il a réitéré la revendication des partis de l'opposition, notamment ceux regroupés dans la Coordination pour la liberté et la transition démocratique (CLTD) pour la mise en place d'une véritable instance indépendante et souveraine. "Aujourd'hui, la réalité des élections est connue de tous dans notre pays, et c'est cette réalité qu'il importe de changer. Pour cela, il est nécessaire de mettre en place une véritable instance indépendante et souveraine qui prendrait en charge l'intégralité de la préparation, de l'organisation et du contrôle de tous les processus électoraux", a-t-il rappelé.Farid Abdeladim
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