Algérie

Election sans campagne et campagne sans élection



Selon le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), tout se passe «normalement». M. Charfi évaluait ainsi une première semaine de campagne dont personne n'imaginait un... autre bilan. Dans une campagne où il ne se passe rien, on ne voit pas comment dénicher des choses... anormales. À moins d'en chercher, au moment où il s'est rendu compte qu'une campagne électorale qui coule comme un long fleuve tranquille n'est pas forcément un signe de bonne santé politique, pour l'opération elle-même et pour tout le reste ! Et M. Charfi a donc «cherché» même si en l'occurrence, il a vraiment fait sans le moindre effort «quelques petites observations» rapportées par ses délégués régionaux, essentiellement liées à une «mauvaise compréhension» des dispositions de la loi électorale sur l'interdiction de l'utilisation des symboles de l'Etat dans la campagne. En exagérant à peine, on peut dire que M. Charfi veut le beurre et l'argent du beurre : il faut absolument délivrer l'image d'une campagne qui se passe sereinement et de la manière civilisée. Comme dans une vraie élection où les adversaires confrontent les programmes, des discours et les parcours d'hommes, quoi ! Le problème est qu'il faut aussi (surtout ') éviter de relater une campagne morne où personne ne prend les choses au sérieux, ce qui est plus proche de la réalité, d'ailleurs. On ne sait pas si la chose est concertée, mais le préposé au FLN dit à peu près la même chose, avec la différence de posture qui sépare un parti d'une structure «indépendante». M. Baadji est donc... serein quant aux résultats du scrutin qui vont forcément consacrer le triomphe du FLN. Comme d'habitude, aurait-il pu ajouter, mais c'est un peu trop présomptueux, surtout que rien n'est moins sûr cette fois-ci. Alors, il a juste marqué le coup : «Le FLN est visé... il fait face à un complot orchestré car il s'oppose à tous ceux qui tentent de nuire à la patrie». Ne lui demandez pas par qui il est visé et à qui il s'oppose, Abou El Fadl ne faisait que parler. C'est le MSP qui hérite de la posture de... l'heureux élu. Avant, à pareille période, il s'installait confortablement et systématiquement dans la peau de la victime et entamait ses menaces : «Ou je suis le grand vainqueur ou c'est la fraude qui m'a fait perdre.» Très commode, sauf que cette fois, il est quasiment convaincu de... gagner. Ne rien dire alors ' Non, il n'est jamais recommandé de se taire, c'est trop lâche ou trop louche, jamais... normal. Alors Makri va chercher, à son tour, de quoi meubler quelques réclamations-contestations. Autant dire des broutilles, comparées à celles d'avant. Il n'allait tout de même pas pousser trop loin le bouchon, il est trop roublard pour ça. Normal. Il n'y a pas de lien formel avec le reste, mais apprécions, quand même ce candidat qui pense certainement avoir trouvé l'argument imparable pour sa campagne : «J'ai fait deux fois le pèlerinage et je n'ai jamais bu dans ma vie !» C'est bien, non 'S. L.


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