Algérie

Election présidentielle : Reconfiguration et redéploiement


Election présidentielle : Reconfiguration et redéploiement
La démission d'Ahmed Ouyahia du RND semble être la première carte que le pouvoir dévoile en prévision d'une reconfiguration de ses arcanes et d'un redéploiement de son personnel.
Le tout bien sûr se fait en prévision de l'élection présidentielle de 2014 qui pourrait être avancée pour des raisons évidentes que le président de la République pourrait éventuellement mettre en avant à tout moment. L'appel à sa destitution par certains et la certitude qu'il ne briguera pas de 4ème mandat pour d'autres n'a en effet rien de fortuit. Ils s'inscrivent en toute évidence au sein d'un remue-ménage qui doit être provoqué pour remettre les choses en place conformément aux intérêts du pouvoir et de ceux qui le détiennent depuis plus de 5 ans. Il est clair que le temps du «cabinet noir» que le défunt M'Hamed Yazid évoquait de son vivant, est révolu. Celui des généraux est lui aussi dépassé. Les plus forts d'entre eux notamment durant la décennie noire jusqu'au début des années 2000 sont décédés à l'exemple de Larbi Belkheir, Mohamed Lamari et Smaïl Lamari. Les autres qui constituaient aux côtés de ceux décédés le fameux cabinet noir, sont écartés du pouvoir, à la retraite, souvent malades et dont la seule activité serait, selon un haut responsable, d'engranger les gains importants des affaires et des containers que Bouteflika a bien voulu leur laisser en contrepartie d'une « protection » qui leur garantirait une impunité totale au cas où des esprits « conformistes » tenteraient de leur demander des comptes de leur gestion passée. L'adoption de la charte sur la paix et la réconciliation nationale ainsi que le classement du lourd dossier des disparus en seraient des preuves tangibles d'un tel compromis.
Depuis, ce sont uniquement deux hommes qui président à la destinée du pays. C'est incontestablement le chef de l'Etat et le patron des services secrets. Bouteflika et Tewfik se retrouvent aujourd'hui à la croisée des chemins, de leurs chemins qu'ils se sont tracés respectivement chacun dans son domaine. Si le président de la République a, dès son intronisation, conclu une «alliance» avec le patron du DRS, «c'est parce que, nous dit-on, il ne devait pas avoir trop de choix puisqu'il était sûr que Tewfik détenait en main tous les secrets du pouvoir». Il s'est appuyé sur lui, ajoute-t-on, «pour des raisons purement d'intérêts de pouvoir, le second l'ayant accepté pour la même raison et pour garder intact l'étiquette «d'homme légaliste» que ses proches insistent pour lui coller». Il est utile aujourd'hui de rappeler, comme déjà souligné, que Bouteflika a pris le soin d'écarter du pouvoir tous les généraux «janviéristes» pour ne pas être ce «trois-quarts de président» qu'il redoutait tant dès son arrivée -et même bien avant- au palais d'El Mouradia. Personne n'oublie cependant que son seul homme de main, notamment depuis qu'il est tombé malade, est à ce jour son frère Saïd.
CES CHUTES PROGRAMMEES
Cette schématisation du fonctionnement actuel du pouvoir n'est pas une vue de l'esprit. Elle est partagée entre un grand nombre de responsables de l'ombre, qu'ils soient civils ou militaires. Ce sont ceux-là mêmes qui nous affirmaient jeudi dernier que le secrétaire général du RND s'est fait démissionner pour que la contestation ne dégénère pas et que l'ordre soit remis sur la scène politique avant les deux grandes échéances, la révision de la Constitution avec son éventuel référendum et l'élection présidentielle. « Ne restent que quelques mois en comptant avec les délais de la convocation du corps électoral pour les deux », rappelle-t-on.
Pourtant, certains animateurs du mouvement de redressement du RND soutiennent, eux, que Ouyahia est parti sous leur pression pour s'être disent-ils «trop appuyé sur la chkara de ses amis et avoir écarté les vrais militants». L'on sait que Ouyahia n'est pas homme à partir si l'instruction ne lui est pas donnée. La démission n'a jamais été une vertu dans la politique nationale.
En plus, l'entrée de la chkara dans la politique n'est pas une spécialité du RND. Elle est, depuis quelques années, légion dans les rouages de l'Etat. Elle fait parler d'elle à chaque échéance importante. La chkara a été fortement dénoncée par les redresseurs au FLN mais Belkhadem est toujours SG du parti, du moins jusqu'à ce jour. Il est clair qu'un redresseur n'a cette force de faire partir un responsable quand bien même il a comme nom Yahia Guidoum. A la seule différence que dès la désignation publique et officielle de cet ancien ministre et membre de la nation comme coordonnateur de la contestation contre Ouyahia, ce dernier a dû tout de suite comprendre que sa chute du RND était imminente.
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