Election présidentielle : La Guinée réussira-t-elle son entrée en démocratie '

Le général Sékouba se revendique du rôle d'apprentissage de la « démocratie aux civils » et le garant du processus électoral. La Guinée est au milieu du gué. L'avenir démocratique est suspendu au second tour décisif et malheureusement compromis par les violences partisanes. A 3 jours de la date fatidique, la sortie remarquée du président de la transition qui s'est complu jusque-là dans un silence assourdissant se veut un bon gage de neutralité de l'armée qui s'est mise » à  la disposition » de l'heureux élu du 19 septembre, si précisément le second tour est maintenu à  cette date. Devant les soldats réunis au camp Alpha Yaya Diallo, le général Sékouba Konaté a présenté, en présence du Premier ministre Jean Marie Doré, l'image d'une institution au-dessus des querelles partisanes et de la logique des ethnies. » La famille militaire est apolitique, a martelé celui qui a la difficile charge d'assurer la transmission du pouvoir aux civils et mettre fin à  25 ans de régime militaire. Dans cette transition assurément difficile, le général Sékouba se revendique du rôle d'apprentissage de la «Â démocratie aux civils » et le garant du processus électoral. Pour lever les obstacles dressés sur le chemin de la démocratisation, une rencontre est ainsi prévue avec la Ceni (Commission électorale indépendante) décriée pour permettre l'organisation du scrutin présidentiel dans les délais impartis. Car l'idée du report est une hypothèse sérieuse envisagée par le Premier ministre en exercice qui a déclaré aux médias qu'«Â on nous demande de faire des élections, mais il faut que les conditions soient réunies et la première de ces conditions, c'est la sécurité parce que le vote libre n'est pas possible dans le désordre. » Dans le même contexte, l'organisation régionale, la Cedeao (Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest), a lancé, dans un communiqué, un appel aux deux candidats, aux leaders des partis politiques, aux militants et aux sympathisants pour contribuer au déroulement du scrutin «Â dans la paix, la sérénité et la quiétude.» Une mission d'observation et de suivi de 125 membres sera déployée dans les 8 circonscriptions administratives de la Guinée (Conakry, Kindia, Labé, Faranah, Mamou, Kankan, Boké, Nzérékoré) pour «Â assurer un bon déroulement du processus électoral en vue d'une élection libre, transparente et crédible. » A quelques jours du défi du second tour, la Guinée réussira-t-elle son entrée en démocratie '