Algérie

ELECTION PRESIDENTIELLE INTRODUCTION AU DEBAT



Qu'importe si le ton de la lecture de tout le communiqué fut monocorde, il n'en demeure pas moins que la nature du serment fut profonde. C'est au nom d'ALLAH, des martyres de la révolution et du peuple algérien que le vice-ministre de la défense nous apprend que l'Algérie est entre de bonnes mains et que ce faisant le legs des martyrs ne pourrait se dénaturer voire même se délaver.Dans ce cadre, il est important de rappeler cet élan profond et tout à fait propre à la condition humaine, ou le prophôte IBRAHIM (que la paix soit sur lui), patriarche des trois grandes religions monothéistes osait devant DIEU formuler cette gigantesque demande historique :
« Oh DIEU, montrez-moi comment vous ressuscitez les morts '»
« Tu ne crois pas ' » (en cela) répondit DIEU.
« Non pas, mais pour (apporter) la sérénité à mon coeur. »
Le prophôte croyait profondément que DIEU ressusciterait les morts, mais son côté éminemment humain lui commandait d'en voir la mécanique. Pour autant, et au même titre donc que pour le prophôte IBRAHIM, croire que l'Algérie est entre de bonnes mains ne pose aucun problème particulier à l'Algérien partant que cette notion renvoie à la sauvegarde, à la sécurité, à l'indépendance du pays, en somme des missions qui dans le contexte relèvent effectivement des prérogatives de l'armée dont nul ne doute de son aptitude pour ce faire. Mais si le citoyen à foi en la défense du pays, il souhaiterait tout autant être rassuré sur l'avenir de l'Etat nation et se rassurerait en prenant connaissances des mécanismes arrêtés pour ce faire. Condition tout à fait humaine permettant d'atteindre enfin cette tranquillité, ce repos de l'âme, tant désiré par le prophôte IBRAHIM, qui seule attribue entre autre cette confiance, dopage par excellence des forces et de l'intelligence humaine.
Inutile de défoncer des portes ouvertes sur les raisons primaires qui conditionnent le surplace dans lequel patauge le pays, il est tellement évident pour chaque Algérien de toute condition que le terme ?'continuité compris comme continuité systémique est devenu synonyme de tombe, de la mort, d'où ce sentiment de fuite au sens propre (haragua) et au sens figuré qui prédomine à l'extérieur du microcosme de la nomenklatura, prédomine chez les âmes mal-née.
Nonobstant la faillite technique (économie, santé, éducation, culture, sport etc...), la continuité, en place depuis 1962, a réussi (l'irréparable ') à transformer un peuple généreux, solidaire, engagé en une société d'individus. Est-il encore besoin de répéter que le désespoir, la démission en tout un chacun, forgent l'individualisme, accentuent l'incivilité et forcément l'anarchie ' Est-il encore besoin de rappeler que pour faire retrousser les manches, redonner une priorité au travail, il faut au préalable en créer les conditions ' Au même titre que pour les affaires, le travail nécessite un environnement. Condition non suffisante certes mais absolument nécessaire et parmi ces conditions qui forment l'environnement du travail, la confiance entre administrés et administrateurs en constitue le stimulant, la carburation majeure.
Elément immatériel, la confiance ne se décrète pas, ne se distribue pas, entre individus ou institutions, ou essentiellement entre les deux. Elle se construit, et cette œuvre gigantesque doit bien avoir un commencement. Sur cette base, et à moindre frais, il y a lieu sérieusement d'envisager l'exploration des pistes ci-dessous. Elles marqueront cette volonté du changement en intervenant sur les mécanismes opérationnels et convaincra que l'Algérien que son pays est sur tous les plans entre de bonnes mains.
Construire l'indépendance de la justice.
L'indépendance de l'institution est tributaire de l'indépendance du magistrat. Au même titre que le député, le magistrat doit bénéficier de l'immunité dans le cadre de l'exercice de ses fonctions afin de le libérer totalement du syndrome « du pain des enfants ». Il y a lieu de constitutionaliser tout autant, comme de bien entendu, les conditions de la levée de cette immunité. Cependant, il faut veiller à créer les conditions nécessaires qui feront en sorte que le juge depuis Ain Guezzam à la commune d'Hussein Dey (pour paraphraser le premier ministre) soit dans les mêmes dispositions que ce juge de Seattle qui, dans le cadre du droit et rien que du droit (ses intérêts n'étaient nullement engagés en défendant le droit d'entrée au territoire US de citoyens dont il ne leur était reproché que leur nationalité) ce juge obtenait justice dans son opposition à un décret du Président US.
Libérer la parole, l'accès à l'information, à l'investigation
La liberté d'expression est ici aussi subordonnée au préalable à celle du journaliste et de surcroit à celle de l'éditeur. Au même titre que pour le magistrat, l'immunité dans l'exercice de leur fonction accordée à ce personnel libérera quelque peu la parole et poussera à la retenue ceux qui osait tous et partout sous la protection du bâillonnement.
L'administration, ce mal sans visage
L'administration est, à raison, énormément critiquée. Elle est accusée d'être à la solde de l'exécutif, d'être en première ligne dans des malversations diverses, d'être à la source des fraudes électorales, de la bureaucratie etc... Dans ce cadre, la logique et l'expérience conduit à penser que la décision d'élever des Daïras au rang de wilayas déléguées ne fera qu'élever le volume et la taille des maux de ces institutions au niveau de ceux des wilayas. Cette formule constitue donc une fausse réforme qui à l'instar de bien d'autres et sur d'autres secteurs serait plutôt à inscrire au registre des diversions. Dans les faits, nombre de nos wilayas sont supérieures en superficie et en nombre d'habitants à beaucoup d'Etats indépendants. Et à cet effet, octroyer une certaine autonomie à la wilaya, éclore des synergies, instaurer une cohésion entre administrés et administrant, Instaurer une confiance entre les gestionnaires des différents niveaux de responsabilités de la wilaya (Communes, Daïras et chef-lieu de wilaya), libérer la coopération inter wilayas et dans tous les secteurs, passent par un unique chemin, celui de l'élection du Wali. Un wali élu dont les relations avec le ministère de l'intérieur seront fonctionnelles, hiérarchiquement, le Wali le sera devant ses électeurs. Un wali désigné est au même titre que le juge, le journaliste et bien d'autres, dans la posture du fonctionnaire, la tête sous la menace de la redoutable épée ?'du pain des enfants , ?'des avantages de la fonction , de ?'la considération et de l'affirmation etc?
Une période de rodage serait nécessaire pour vaincre bien des résistances, mais le pays aurait cessé de creuser le fond pour s'attaquer à l'ascension de la dure pente du redressement, du développement
Rêver ou s'illusionner importe peu, il est quand même nécessaire de recentrer le débat
DJEDDOU Mayara
BERKAT Rachid


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