Algérie

Election présidentielle en tunisie



Election présidentielle en tunisie
La frange la plus progressiste de l'électorat et donc du peuple tunisien a pris à temps conscience de l'énorme danger que représente pour le pays un islamisme politique inféodé d'une façon ou d'une autre au parti Ennahdha que pilote Rached Ghanouchi. Le deuxième tour de l'élection présidentielle, qui s'est déroulé dimanche et opposant Béji Caïd Essebsi, président du parti "NidaaTounés"au président sortant Moncef Merzouki porté à la présidence de la Tunisie par une coalition tripartite formée en 2011, par le Mouvement Ennahdha, le CPR (son parti d'origine) et le Mouvement Ettakatol, est le témoin d'une nouvelle phase pour ce pays.C'est dire que l'électorat tunisien, qui s'est porté sur la candidature de Caïd Essebsi, s'est voulu une force politique et une volonté de quitter le terrain d'un "légalisme" truqué pour passer à un niveau politique supérieur: celui de stabiliser le pays et de le mener à bon port.En élisant M. Béji Caïd Essebsi (BCE), la Tunisie a voté contre le sectarisme, le populisme et la division et en faveur de la stabilité, de la compétence et de la sagesse, rapportent les médias de Tunis au lendemain de cette victoire du candidat de Nidaa Tounés. C'est que, aussi malgré les grandes orgues de la "pédagogie politicienne" utilisée par le président sortant Moncef Merzouki, le mot unité nationale est resté raisonneur dans le discours de campagne de BCE. Le discours de campagne de son adversaire n'a pas su convaincre les Tunisiens, préférant avant tout dramatiser les conséquences du retour des laïcs au pouvoir. Rien à faire, Moncef Merzouki et ses soutiens islamistes ne sont pas parvenus à travers sa stratégie de campagne électorale à assurer. Rien d'étonnant que la psychose d'un islam politique soit devenue aux yeux de l'électorat tunisien l'idéologie qui pourrait encore divisé la société tunisienne.On reproche au président sortant d'être aux commandes de l'islamiste Rached Ghanouchi. C'est peut-être, ce qui a offusqué cette majorité des électeurs à porter leur choix sur le candidat laïc BCE. En effet,après la victoire du parti de BCE aux législatives du 26 octobre 2014, cette victoire du candidat de Nidaa Tounés semble bien être un vote sanction contre Moncef Merzouki. C'est du moins l'avis de plusieurs politologues qui estiment que les électeurs ont ont jugé que "le bilan de Moncef Merzouki était un échec sur le plan sécuritaire et économique". Dans le même sillage, Mohamed-Salah Kasmi,ancien professeur de droit social, écrivain, auteur de "Tunisie: l'islam local face à l'islam importé" estime que " La victoire de M. Caïd Essebsi illustre la formidable efficacité de Nidaa Tounés, la performance de sa machine électorale et le soutien des partis et associations démocrates et progressistes à son élection. Elle révèle également l'affaiblissement du camp islamiste conduit par Ennahdha qui a soutenu sans le dire M. Moncef Merzouki. Ce dernier a bénéficié également du soutien des milices des Ligues de protection de la révolution (LPR) dissoutes mais toujours actives ainsi que les éléments extrémistes de la nébuleuse salafiste".Cette victoire change la donne politique dans le sens d'un réel rééquilibrage vital à la consolidation de la démocratie en Tunisie. "Le pays a voté contre le sectarisme, le populisme, la division et la médiocrité et en faveur de la stabilité, la compétence, la sagesse et la crédibilité. Cette victoire est considérable pour la démocratie et un nouvel espoir pour le peuple épris de liberté et de justice. C'est aussi un signe de maturité politique et d'engagement résolu sur le chemin de la transition démocratique, de la stabilité et de la réconciliation nationale".Le Figaro au sujet de cette victoire souligne: " Comme dans la plupart de ses discours Béji Caïd Essebsi s'est référé au Coran: "Dieu a dit: '' Unissez-vous, même dans la compétition''. Déclarait-il. C'est peut-être insuffisant pour rassurer ceux qui voient en ce défenseur d'un Etat séculier un ennemi de l'islam, mais la citation a le mérite de tenter de rassembler dans un pays divisé par une campagne électorale violente. Moncef Merzouki n'avait pas reconnu la défaite que déjà BCE appelait à la réconciliation. "Permettez-moi de remercier Moncef Merzouki lançait-il au milieu des lazzis fusant le nom du président sortant, " et lui dire que le plus important, ça n'est pas ce qui s'est passé dans la campagne mais ce que l'on va faire aujourd'hui et demain pour la Tunisie".Un appel à la concorde relayé par son directeur de campagne Mohsen Marzouk : "Nous appelons nos concurrents et toutes les forces politiques du pays à unir nos forces, pour ensemble sortir le pays de la crise actuelle car aucun parti ou individu ne peut y parvenir seul. Il faut qu'il y ait un consensus national autour des thèmes majeurs et des objectifs de la révolution". Objectifs non tenus avec des prix à la hausse, un chômage qui touche environ 15 % de la population et une montée de l'insécurité à laquelle les Tunisiens ne sont pas habitués. "Il faut rester modeste face à cette victoire, poursuivait le directeur de campagne, parce que ce qui nous attend est énorme. Tant au niveau des réformes que du développement économique et social, de la lutte contre le terrorisme".




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