Algérie

Election présidentielle au Yémen : le scrutin perturbé par les violences au Sud


«La moitié des bureaux de vote à Aden ont été fermés après avoir été envahis par des hommes armés du Mouvement sudiste» qui a appelé au boycott du scrutin et à «la désobéissance civile», a déclaré le responsable. Dix des 20 bureaux de vote d’Aden ont été fermés, selon lui.  Ce retrait fait suite à la prise de contrôle de ces bureaux par des hommes armés qui ont réquisitionné les urnes qui s’y trouvaient, a-t-on ajouté. Des tirs résonnaient par intermittence dans différents quartiers d’Aden. «Il y a eu une complicité de la part de l’armée et des forces de sécurité dans la prise des bureaux de vote par des éléments du Mouvement sudiste», a déclaré Khaled Haydan.   Processus «difficile» selon l’émissaire de l’ONU Le Mouvement sudiste, un groupe autonomiste, a appelé au boycott du scrutin. Mais l’aile radicale de ce mouvement, souhaitant que le Yémen du Sud redevienne le pays indépendant qu’il était avant sa fusion avec le Nord, en 1990, a proclamé hier journée de «désobéissance civile». L’élection présidentielle, avec pour seul candidat le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, est également boycottée par les rebelles chiites du Nord. Pour l’émissaire de l’ONU au Yémen, Jamal Benomar, cette élection n’est que le début d’un processus «difficile» qui doit aboutir à l’application d’un accord ayant permis d’éviter au pays la guerre civile.  Il a observé que «les Yéménites ont réalisé qu’il ne pouvait y avoir ni vainqueur ni vaincu» et que «la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU les ont aidés à parvenir à cet accord» de transition politique signé en novembre à Riyad. Il a relevé que le Yémen fait face à «beaucoup de dangers, dont le manque de confiance entre les parties sur le plan politique, la dégradation de la sécurité, l’absence de l’Etat dans plusieurs régions et la situation humanitaire» catastrophique.  Jamal Benomar a indiqué qu’il est «nécessaire de restructurer l’armée» comme prévu par l’accord mais qu’il s’agit «d’un projet à long terme qui ne se réalisera pas en un ou deux mois ni même trois». L’émissaire de l’ONU, qui a travaillé sans relâche ces derniers mois pour parvenir au mécanisme d’application de l’accord de sortie de crise, a déclaré que l’élection doit être suivie par «un large dialogue national avec toutes les parties n’ayant pas contribué au processus politique jusqu’à présent». Il a cité en particulier les jeunes, qui ont déclenché il y a un an le soulèvement contre le président Saleh, la rébellion zaïdite, une branche chiite qui contrôle de larges parties du nord du pays et le Mouvement sudiste qui réclame l’autonomie dans le sud. Les rebelles nordistes et les autonomistes sudistes boycottent tous deux le scrutin. «Une nouvelle Constitution sera ensuite élaborée, qui constituera un nouveau pacte social entre les Yéménites, et des élections générales seront tenues dans deux ans», a rappelé M. Benomar. L’émissaire de l’ONU a fait remarquze que ce scrutin est «unique dans le Monde arabe, car il est le fruit d’un compromis politique qui devrait éviter au Yémen la guerre civile».
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