Election présidentielle au Venezuela

Chavez l’anti-Bush largement favori Les électeurs vénézuéliens ont massivement participé hier au vote pour l’élection d’un nouveau président de la République et c’est l’incontournable Chavez, le président sortant, qui partait largement favori. A 52 ans, le candidat à sa propre succession est considéré comme étant le chef de file de la gauche anti-américaine. Ancien officier, élu président en 1998 du pays le plus riche en pétrole en Amérique latine, Chavez est un fervent partisan d’un socialisme du 21e siècle. Dès le départ, il était accrédité d’une confortable avance qui a culminé jusqu’à 30 points sur son rival, Manuel Rosales, un gouverneur régional de tendance sociale-démocrate. Son régime consolidé par des référendums en 2000 et 2004, Hugo Chavez brigue un autre mandat de six ans pour une «nouvelle ère révolutionnaire». Il est viscéralement opposé à l’»impérialisme américain et ses laquais». Après avoir accompli son devoir électoral, le candidat Chavez a déclaré que le scrutin était «totalement transparent». Il a de même exprimé son respect pour «tous les pays y compris les Etats-Unis». Pour sa part, Manuel Rosales, se trouvait dans son fief de Maracaïbo, capitale de l’Etat pétrolier de Zulia dont il est le gouverneur. Il a voté et affirmé agir «pour le pays, l’avenir, la réconciliation et l’unité». Ayant déjoué en 2002 un putsch qui tentait de le renverser, Hugo Chavez est soutenu par des millions de pauvres ayant bénéficié des programmes sociaux financés par la manne pétrolière du cinquième pays exportateur mondial de brut. Dans sa campagne, M. Rosales dénonce un régime «cubano-communiste» et promet d’en finir avec «l’idéologie» et les liens privilégiés avec les pays hostiles aux Etats-Unis, notamment au Proche-Orient. Avec ce scrutin, on considère que l’Amérique latine entame la dernière manche de l’année dans la lutte d’influence qui opposé les Etats-Unis à leur bête noire, Hugo Chavez. Aussi et afin de faire face à toute éventualité dans ce vote à un seul tour, plus de 130.000 soldats ont été mobilisés. Et pour plus de crédibilité, le scrutin se déroule en présence d’un millier d’observateurs internationaux.