Election présidentielle 2009

Les mises en garde du RND Alors que nous sommes à vingt-quatre heures du scrutin pour les élections locales, le Bureau national du RND s’est fendu, hier, d’une déclaration politique pour le moins inattendue dans laquelle il met en garde contre «l’instrumentalisation de l’image du président de la République». L’instance exécutive de ce parti met les pieds dans le plat en plaçant, à brûle-pourpoint, la question dans le débat et à ce moment précis, considérant que la chose relève du strict ressort du président de la République. Sans le citer, le Bureau national du RND pointe du doigt le FLN en lui reprochant d’en avoir fait un argument politique pendant la campagne des locales. Pour le parti de Ahmed Ouyahia, il ne s’agit pas de «confondre vitesse et précipitation», comme on le dit dans le jargon des sportifs car, explique-t-il, la question de la présidentielle n’est pas posée dans la conjoncture actuelle. Il ne faut pas «anticiper sur les événements», ajoute la déclaration du RND. Préconisant la patience, le parti de Ahmed Ouyahia recommande aussi à ses partenaires d’attendre la décision du principal concerné, c’est-à-dire le président Bouteflika lui-même, avant de se prononcer. «Nous attendons la décision du Premier magistrat du pays à ce sujet pour prendre la position appropriée», indique le Bureau national du RND pour qui «cette position ne pourra qu’aller dans le sens d’un soutien au président de la République dans son oeuvre au service de l’intérêt national et de celui des citoyens». Après avoir fait ces rappels de principe, l’instance exécutive du RND exprime sa désapprobation contre «l’usage politique de l’image de Abdelaziz Bouteflika». Le RND «refuse l’instrumentalisation de l’image du président de la République, Président de tous les Algériens durant la campagne pour les locales» et relève encore que, dans le contexte des élections locales, le «peuple attend des partis politiques l’amélioration de ses conditions de vie pour préparer le cadre idoine à la tenue de l’élection présidentielle de 2009". Qui utilise l’image du président Bouteflika? Le FLN durant la campagne électorale, ce que d’ailleurs les formations politiques engagées dans les locales n’ont eu de cesse de dénoncer, mais vainement. Mais plus que les portraits de Bouteflika, mis en avant par les candidats du FLN, c’est surtout la position de Belkhadem lui-même faisant de la question un de ses leitmotivs de campagne. Brûlant toutes les étapes, il a été jusqu’à dire à Skikda que Bouteflika sera le candidat du FLN pour la présidentielle de 2009. Ce qui relève d’un manque de respect flagrant vis-à-vis du parti lui-même, dans la mesure où la désignation d’un candidat est d’abord l’affaire des instances seules habilitées à le faire. La déclaration du RND, dans laquelle on retrouve d’ailleurs la touche personnelle d’Ahmed Ouyahia, se veut aussi une mise en garde à certains cadors de ce parti. En particulier à Abdelkader Bensalah qui a appelé, à partir de la tribune du Conseil de la nation, à un troisième mandat pour Bouteflika. Ce qui est une transgression de l’obligation de réserve de sa part. Il s’agit donc pour Ouyahia de dire aux destinataires de la déclaration que la présidentielle n’est pas une affaire de clan, encore moins une course de vitesse.