Algérie

Elaborer une stratégie médiatique moderne face à l'infoguerre


Des spécialistes ont mis en avant, mardi à Alger, la nécessité d'élaborer une stratégie médiatique "moderne" cadrant avec les objectifs nationaux en vue de faire face à l'infoguerre qui cible l'Algérie.Lors d'une journée d'étude organisée par l'APS au Centre international des conférences (CIC) à l'occasion du 60e anniversaire de sa création, le chercheur spécialisé dans les relations internationales, Ahmed Kateb a indiqué dans une communication sur "l'infoguerre: comment les réseaux sociaux ciblent la stabilité en Algérie", que la voie pour faire face au flux médiatique hostile est de "dessiner une stratégie médiatique moderne qui cadre avec les objectifs nationaux visant à faire face à la guerre informative".
Cette stratégie doit recourir aux moyens de communication moderne, à l'instar des sites, des plateformes et des chaînes de télévision et de la radio, selon l'intervenant qui a appelé à la création d'"un média public global né d'une conjugaison des efforts et des charges entre l'agence de presse, la télévision et la radio publiques".
M. Kateb a également insisté sur l'importance d'avoir un contenu médiatique algérien sur les plateformes numériques pour pouvoir faire face à la guerre informative, aux rumeurs et à la désinformation, mettant l'accent sur la nécessité d'adopter un langage adéquat pour attirer les jeunes.
Aussi, a-t-il relevé l'impératif rétablissement de la confiance entre le citoyen et l'information publique, tout en insistant sur la réhabilitation des médias publics à la faveur d'"un nouveau cahier des charges, une vision renouvelée et moderne avec des missions nouvelles".
De son côté, Ahmed Adhimi, spécialiste de l'infoguerre, a expliqué dans sa communication intitulée "L'infoguerre: les spécificités, les moyens et stratégies de lutte", qu'il faudrait assurer ,avant toute réflexion sur une stratégie autour de la guerre informative, trois garanties principales, à savoir " la sécurisation des systèmes informatiques, l'élaboration d'une politique offensive à travers l'activation du rôle des renseignements, en sus de la création d'un système national de veille et de lutte dévolu à une instance nationale regroupant les acteurs concernés et qui englobe un centre de sondage, des centres de recherche publics et privés, une chaîne internationale et une télévision publique professionnelle".
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Pour sa part, l'expert en relations internationales et études stratégiques, Dr. Abdelhamid Kerroud a précisé dans son intervention sur "la manière de lutter contre les fake-news à travers les réseaux sociaux" que le monde numérique avec ses plateformes et réseaux sociaux a contribué à la diffusion des infox.
"L'espace numérique est désormais un abri pour la diffusion des intox et la falsification des évènements", a relevé M. Kerroud, ajoutant que ce phénomène est plus complexe dans son contexte numérique vu la multitude de ses dimensions technologique, de communication, d'information, scientifique, sécuritaire et de renseignement qui interviennent dans la propagation des intox.
Face à ces dangers, le conférencier a mis en avant l'importance de "l'éducation informationnelle qui focalise sur l'établissement d'une relation de confiance entre les éléments de la communication".
Dr Kerroud a indiqué que plusieurs pays misaient sur l'éducation informationnelle devenue un élément central dans le processus d'éducation culturelle, intellectuelle et politique de toutes les franges de la société, et ce, en coordination avec la société civile et les associations activant dans le domaine de l'éducation.
Il a appelé, dans ce cadre, à la création d'une interaction entre les secteurs de l'éducation et de la communication en ancrant les concepts de la communication dans les programmes éducatifs, plaidant pour la révision des programmes universitaires et de se concentrer sur l'état de la presse nationale, ses défis et les modalités de sa promotion.
Intervenant lors du débat, le Directeur général de l'APS, Samir Gaid a relevé l'importance de développer "un système médiatique intégré, cohérent et qui inclut le secteur privé. Un système qui garantit l'actualisation des méthodes de gestions des établissements publics à l'ère de la révolution informatique".
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Pour sa part, le directeur de l'information, Rabah Hacini a appelé à la création d'un réseau de journalistes algériens des deux secteurs (public et privé) dont la mission est de contrer en temps réel les fake-news et faire face à la guerre informative qui cible l'Algérie.
Au terme de la journée d'étude, les organisateurs ont distingué les conférenciers ayant animé l'évènement.
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