Avec ses demeures à moitié achevées, ses rues étroites et difficiles d?accès et son architecture hors normes, ce centre ressemble aux quartiers périphériques de nos grandes agglomérations. En ces lieux, la « cause » est toujours au c?ur des discussions et des aspirations de ces Jordaniens d?origine palestinienne. La conjoncture internationale n?a pas pour autant altéré le militantisme des réfugiés, toujours attachés à leur mère patrie, la Palestine. A l?instar des camps d?Ezarga, d?El Hussein, et bien d?autres, celui d?El Wahadate souffre de la pauvreté, du chômage et de l?exiguïté, l?une des plus fortes concentrations au monde. Mais le dynamisme et la volonté de ses habitants, de véritables battants, laissent pantois le citoyen arabe qui pénètre pour la première fois dans les dédales de ces lieux où le moindre centimètre carré est exploité à bon escient, en cet espace de négoce surtout. Il est impensable de prendre congé d?El Wahadate sans visiter le siège de son club, porte-flambeau de la cause. En plus de l?activité sportive qui lui a valu huit titres de champion et six coupes du royaume ainsi que le sacre de l?actuel exercice, le club est en outre à vocation humanitaire. Plus de 100 orphelins sont totalement pris en charge par le club. Dirigé par un conseil d?administration élu, El Wahadate, possédant à l?instar des grandes formations professionnelles un attaché de presse et un hebdomadaire et qui est depuis sa création en 1996 à sa 521e édition, fonctionne, en dépit de ses moyens dérisoires (1,5 million de dollars de dépenses annuelles), comme une société par actions. La gestion d?El Wahadate, ne laissant rien au hasard, nous pousse à dire que nos clubs, mieux lotis, sont loin du compte. Tout comme nos exportations vers le royaume hachémite ne représentant que 10% des échanges commerciaux entre les deux pays. La balance commerciale penche donc vers la Jordanie qui a fait des pas de géant en médecine et dans la fabrication des médicaments. Nos importations en la matière dépassent annuellement les 100 millions de dollars. La médecine jordanienne a pris la même courbe que l?industrie pharmaceutique. Avec ses compétences et possédant 36 cliniques et hôpitaux, dont 7 publics et disposant de plus de 5262 lits uniquement à Amman, la médecine est, avec plusieurs spécialités, une référence internationale. « Les opérations à c?ur ouvert ainsi que la greffe rénale sont pour de nombreux spécialistes jordaniens de renommée un jeu d?enfant », souligne un diplomate qui enchaîne : « Beaucoup de citoyens d?Afrique du Nord se soignent ici. Les performances des praticiens jordaniens, qui ont marqué de nombreux points contre la stérilité des couples, ont motivé de nombreux concitoyens à venir se soigner ici. Faisant même fi des onéreux frais de séjour estimés à 10 000 dollars (1 million de dinars) », confie notre interlocuteur. Soulignant que le bouche à oreille, qui a vanté la qualité des soins et les compétences des praticiens jordaniens, maniant avec une facilité déconcertante la technologie de pointe, est derrière le rush des Algériens. « Sans aucune prise en charge, 20 à 30 concitoyens font mensuellement le voyage », dit-il. L?on apprend qu?un patient avec la prise en charge de la CNAS, conventionnée avec 5 hôpitaux privés, le Trésor public débourse pour un séjour de 45 jours 30 000 dollars (équivalent à 3 millions de dinars). Avec le nombre important des transferts, l?ardoise est vraiment salée. Les prodigieuses avancées de la médecine jordanienne, s?appuyant sur un secteur privé pléthorique en éminences grises de renom, doit nous donner à réfléchir.
Posté Le : 11/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kamel Benelkadi
Source : www.elwatan.com