Algérie

El-Tarf : Les producteurs de pomme de terre ne trouvent pas leur compte


L'on se rappelle de l'envolée des prix de la pomme de terre l'année passée qui ont atteint les 80 DA le kilo, jusqu'à faire comparer la reine des légumes de nos ménages, et, c'était sans exagération avec un fruit exotique, en l'occurrence la banane.

Cet état de fait est dû à des conditions climatiques inadéquates pour le développement de cette culture dans la mesure où les grands écarts de température ont engendré un taux élevé d'humidité ayant favorisé l'apparition de maladies cryptogamiques comme le mildiou, parasite ravageur par excellence de ces cultures que même les traitements pour le combattre qui ont atteint les 90 millions de centimes à l'hectare n'ont pu en venir à bout. La suite, que chacun sait, a été le contrôle systématique par les services concernés opérés dans les marchés de gros, les chambres de stockage, pour démasquer les spéculateurs et le recours de l'Etat à l'importation de 100.000 tonnes de ce produit pour juguler le marché. L'année en cours se présente sous de bons auspices du fait des bonnes conditions climatiques, avec moins de parasites, des frais de l'ordre de 66 millions de centimes à l'hectare et une production record dans les plaines de Dréan, Chebaïba Mokhtar et Ben M'hidi où le rendement a atteint les 300 quintaux à l'hectare avec des pics de 450 quintaux à l'hectare, chez les agriculteurs qui ont mis plus de moyens dans le travail de cette culture. Sauf que cette surproduction commence à leur poser de sérieux problèmes d'écoulement et de stockage et un prix de gros de l'ordre de 08 DA le kilo. Donc, les pertes seront énormes selon les agriculteurs qui sont assurés de ne pas rentrer dans leurs frais quand on sait que la pomme de terre, du côté de Souk-Ahras, Tébessa et d'autres wilayas, arrivera bientôt à maturation. Un autre producteur dira que même à 07 DA le kilo, il n'a pas trouvé preneur craignant, le pire pour la qualité de ce produit.

Contacté, un professionnel de la filière pomme de terre, nous dira que les pertes pour le groupe d'agriculteurs avec lequel il travaille dans la semence, seront énormes. Avec l'impossibilité de stocker la production à Ben M'hidi, il a été fait recours à des chambres froides du côté d'El-Hadjar à Annaba, pour un prix de 26 millions de centimes, le mois pour une chambre froide. Et d'ajouter que leurs craintes ont été portées en haut lieu, au ministre de l'Agriculture, une semaine avant le remaniement ministériel du mois passé.

En ce sens, il a été préconisé une politique incitative pour protéger cette filière qui évitera les sorties des devises en recourant à l'importation, en cas de tension sur ce produit stratégique. Il sera préconisé des subventions ou tout simplement des baisses des prix des intrants comme les produits phytosanitaires, les engrais qui sont, pour le moment, exorbitants. Par exemple, l'engrais 15/15 qui coûtait 3.000 DA le quintal, fait, actuellement, 6.000 DA, soit une augmentation de 100% .

Enfin, agriculteurs et professionnels, unanimes, lancent un cri pathétique pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur les menaces qui pèsent sur l'avenir de cette activité que d'aucuns jurent de ne plus mener, ciblant la pomme de terre d'arrière-saison et qui se traduira par des prix élevés, l'automne prochain.




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