Algérie

El-Tarf : Le jour le plus long



Examen final du cursus scolaire et clé pour l'entrée à l'université, le bac n'aura rien perdu de son aura en demeurant un évènement de taille, principalement pour les parents et leurs enfants qui ont subi ces épreuves, leur entourage, dans la famille jusqu'aux voisins du quartier et amis.

En ce sens, le compte à rebours, coïncidant avec la journée de mercredi passé pour la proclamation des résultats via Mobilis prévue à partir de minuit, aura tenu en haleine les concernés qui ont dû faire preuve d'une grande patience. Crispés et attendant les minutes d'un temps qui semblait figé. En attendant, comme pour meubler ce temps, chacun y allait de son commentaire sur le pourcentage des futurs reçus, à la lumière des déclarations des officiels du ministère de l'Education, émises la veille. D'autres préféraient vérifier leur travail à travers l'internet où tous les sujets des différentes séries, anciens et nouveaux programmes, pouvaient être consultés.

Au fur et à mesure que le temps passait la pression et la tension, doublées d'un stress aigu, ne cessaient d'augmenter et pour seule alternative, on ne faisait qu'implorer le Bon Dieu. Le soir, à défaut de rester cloîtrer chez soi, longues promenades à pied ou en voiture s'avérèrent nécessaires en attendant le moment fatidique et hormis étancher sa soif par cette canicule de juillet, l'appétit n'était pas au rendez-vous. De temps en temps, portable en main avec puce Mobilis qui s'était vendue comme des petits pains, on tentait d'inscrire son numéro de série et le fameux 6262 pour envoyer le message qui donne le résultat de la réussite ou de l'échec avec la moyenne. Opération qui se soldait toujours par l'échec jusqu'à 22h, moment où les premiers résultats ont commencé à tomber. C'est alors, comme une traînée de poudre, la nouvelle de la proclamation des résultats du bac s'est répandue et confortée par les youyous et voitures dont les klaxons annonçaient la joie de ceux qui ont réussi. Les autres refusaient constamment l'opération téléphonique afin de connaître le résultat jusqu'à presque 23h où tous les candidats étaient fixés sur leur sort et laissant place à la liesse des reçus et au profond chagrin des recalés qu'on tentait de calmer et de rassurer dans la mesure où ce n'est que partie remise. Sauf pour les candidats des anciens programmes appelés à le présenter en tant que candidats libres. Comme partout ailleurs, les téléphones n'arrêtaient pas de sonner pour connaître les résultats de ses proches alors que les voisins, les femmes particulièrement, accouraient vers l'appartement de la famille où quelqu'un a réussi et mesuraient leurs pas chez celles où il y a eu échec.

Evanouissements chez certains faisaient aussi partie du spectacle et ont nécessité l'hospitalisation de plus d'un . Ainsi, donc, vont l'ambiance et l'atmosphère d'un examen pour lequel tout le monde s'intéresse créant ainsi une communion et un élan que seule une telle échéance peut procurer en ces temps indigestes. Un contact que les moeurs d'aujourd'hui ont imposé aux uns et aux autres.

Notant, enfin, que la wilaya d'El-Tarf, selon le directeur de l'Education, a enregistré un taux de réussite avoisinant les 45% pour le bac nouveau programme et presque 37% pour l'ancien bac, soit une moyenne de 41%.




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