Algérie

El-Tarf : Le dépit fait rougir la tomate



Principale culture à travers les plaines de Besbès, Dréan, Ben M'hidi et Boutheldja, la tomate industrielle après un net déclin ces quatre dernières années dans la wilaya d'El-Tarf qui demeure le premier réservoir en besoin de concentrés de tomate pour le pays grâce aux différentes conserveries situées à besbès, Zenizer, Ben M'hidi et Boutheldja, a relevé quelque peu la tête pour la présente campagne entamée dès la deuxième quinzaine du mois de juin, et qui se poursuit jusqu'à la fin du mois d'août. Avec presque 3.500 ha plantés, les services agricoles font état de 65.869 tonnes de tomates fraîches dont 6.143 tonnes transformées en double concentré de tomate et 4.515 tonnes en triple concentré. En somme, des prévisions en hausse même si les surfaces consacrées à la tomate sont loin des 10.000 ha habituels avec des rendements moyens de 150 à 200 quintaux à l'hectare, et quelque peu compensés grâce aux variétés hybrides et aux nouvelles méthodes d'irrigation comme le goutte-à-goutte et des rendements variant entre 300 qx jusqu'à 600 qx à l'hectare.

Avec un prix de référence de 07 DA le kg, les agriculteurs, suite aux nouvelles mesures incitatives pour cette filière, auront 10.000 DA jusqu'à 15.000 DA pour un hectare travaillé dans toutes ses phases et 01,50 DA pour le kg livré à la conserverie. S'agissant des conserveries, c'est encore le grand malaise dans la mesure où il n'y a que trois conserveries qui ont fait la campagne, alors que les autres dont celle d'El-Assad située à Denden dans la commune de Besbes sont restées fermées non sans engendrer une grosse déception auprès des agriculteurs de la région, Contraints d'acheminer leur production très loin, parfois jusqu'à la wilaya de Guelma. Selon des gérants de conserveries qui ne cachaient pas leur profond dépit, après maintes tentatives et appels à leur doléances concernant les pertes de change subies par le passé, les AGO des banques portées aux hautes autorités du pays, l'on a pas daigné leur tendre une oreille attentive ni une main généreuse à même de les aider de relever la tête et sortir du gouffre des dettes financières dans lequel ils se trouvent. L'un d'entre eux ajoutera qu'il a dû vendre des biens pour payer toutes ses créances auprès des agriculteurs et n'arrive pas à s'expliquer que d'autres, criblés de dettes tant auprès des agriculteurs que des banques et des impôts, arrivent à faire campagne.

L'on estime du côté de ces pionniers de la tomate que durant des années, ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes, en couvrant à hauteur de 52 % les besoins nationaux en concentré de tomate, et ces milliers de postes d'emplois directs et indirects que générait cette filière et sont en droit de demander à l'Etat un retour d'ascenseur. Enfin, avec les nouvelles mesures relatives aux prix des céréales qui ont connu une hausse substantielle, l'on craint aussi que la filière tomate en pâtisse davantage avec des agriculteurs qui vont se porter davantage sur cette culture dite, par les connaisseurs de la terre, celle du «fainéant» et qui va rapporter beaucoup.




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