Algérie - Revue de Presse

El-Tarf La tomate se fait désirer



Une véritable frénésie s'est emparée ces derniers jours des acheteurs surpied et autres spéculateurs de tout acabit avec cette ruée jamais égalée etconstatée pour l'achat de champs de culture de tomate dont le prix de l'hectaren'a fait qu'augmenter les enchères, avec 30 millions de centimes pour l'hectareconcernant la tomate dite locale et 50 millions de centimes pour celle ditehybride.Situation prévisible, selon de nombreux agriculteurs, à cause dessurfaces très réduites consacrées à cette culture et qui dépassent à peine lesmille hectares selon les services agricoles. En effet, les plants de tomate,dont le nombre au départ estimé à 3.500, n'ont pas été écoulés dans leurtotalité avec une bonne partie devenue inutilisable à cause du retardoccasionné par les fortes pluies du mois de mai qui ont eu pour effet de rendreles terres fangeuses. Ces mêmes pluies ont causé des dégâts à presque unecentaine d'hectares de tomates plantées au mois de mars. Au marché de gros, leprix de la tomate pour le 1er choix est de 30 dinars et une virée aux marchésdes fruits et légumes permet de constater que le prix du kilo oscille entre 30et 50 dinars, alors qu'en pareille période la tomate faisait la joie desménages avec des prix n'excédant pas les 20 dinars le kilo. Du côté des conserveries, oncommence à manifester les plus vives inquiétudes avec une production dérisoirequi compromet toutes leurs prévisions. En ce sens, l'un d'entre eux expliqueraqu'ouvrir une usine qui réalisait un chiffre d'affaire de 60 milliards decentimes, pour aujourd'hui celui de 10 milliards de centimes, est aberrant avectous les frais liés à cette opération, alors autant ne pas travailler. Un autregérant de conserverie évoquera la léthargie et le «train-train» dans lequels'est confinée la filière tomate avec ces éternelles réunions qui ne donnentpresque rien. Et d'expliquer que l'Etat a fait des efforts pour relancer cettefilière avec des aides oscillant entre 11.000 dinars et 16.000 dinars àl'hectare travaillé dans toutes ses phases pour l'agriculteur, et 1 dinar pourchaque boîte sortie de la conserverie. Sur ce point-là, précisera le gérantd'une conserverie, pas un centime n'a été perçu sur la production de l'annéepassée.  Les agriculteurs parmi les plusimportants de la filière tomate parlent de leurs dûs non perçus auprès decertaines conserveries depuis quelques années et qui s'élèvent, au bas mot,pour quelques centaines d'entre eux, entre 100 et 500 millions de centimeschacun. Ces mêmes agriculteurs, qui ont préféré se tourner vers les cultures decéréales ou de pastèques, rentables avec moins de tracasseries, nous ont faitsavoir que les aides initiées par l'Etat concernant la tomate sont bonnes, maisencore faut-il se départir des conditions de les satisfaire avec cet arsenal dedocuments à faire valoir, surtout lorsqu'on loue la terre et qu'il faut exhiberla carte de propriétaire. Autant donc d'aléas qui augurentd'un avenir morose d'une filière naguère fierté de la région avec 12.000hectares consacrés à cette culture et qui faisait vivre des milliers depersonnes. Enfin, conserveurs et agriculteurs sont unanimes pour dire qu'ilfaut tout revoir en rectifiant le tir, surtout ce qui entrave une filière qui abesoin de redorer son blason.


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