Algérie

El-Tarf La tomate dans tous ses états




Naguère fierté de la région avec plus de 10.000 ha cultivés en tomate, 7conserveries entre secteurs étatique et privé couvrant à hauteur de 52% lesbesoins nationaux en concentré de tomate avec plusieurs centaines d'emploisdirects et indirects, la filière tomate n'a eu de cesse de décliner, cesdernières années, jusqu'à atteindre un seuil alarmant et pour le moinsinquiétant avec à peine 2.000 ha de terres consacrées à cette culture, cetteannée. Loin d'être le fait du hasard, cet état de fait était prévisible auregard des multiples problèmes qui ont secoué le secteur de la filière tomateavec en toile de fond l'absence d'une gestion claire et transparente entre lesdifférents acteurs et partenaires de cette filière qui tiendrait compte desbesoins réels du marché et des intérêts des uns et des autres. Surproductionpar moments aux effets connus, il y a quelques années, avec de la tomate jetéepar les agriculteurs dans les oueds et les abords des routes à défaut d'êtrelaissée sur champ, endettement des agriculteurs, difficultés d'écoulement de laproduction par les conserveries étaient suffisants pour sonner le glas à unsecteur qui se cherche pour se replacer afin de redorer un blason terni parl'incompréhension des uns et l'égoïsme des autres.En ce sens, et comme pour venir en aide à un secteur agonisant, l'Etat,par le biais des services agricoles, a mis sur pied des mesures incitativesavec 11.000 DA jusqu'à 16.000 DA à l'hectare travaillé dans ses phases et 1 DApour chaque kilogramme produit dans la conserverie. Là aussi, ces mêmesmesures, introduites il y a une année, sont loin d'atteindre les objectifsescomptés comme nous l'expliquera le gérant d'une conserverie et desagriculteurs aguerris dans ce genre de culture. D'abord, expliquent nosinterlocuteurs, il y a le retard inhérent à ces mesures puisque la réunion du05 février 2006 ayant regroupé le S/G du ministère de l'Agriculture, la chambrenationale de l'Agriculture et l'ACTOM, il était convenu de faire part auxagriculteurs de ces mesures, soit pour le mois de mars afin que lesagriculteurs se préparent et se lancent dans la culture de la tomateindustrielle. Ce qui n'a pas été le cas puisque la chose n'est intervenue qu'aumois de juin 2006. Situation aux conséquences désastreuses puisque laconserverie qui avait l'habitude de produire 5.000 tonnes n'en a réalisé que500 tonnes de concentré de tomate sans pour autant parvenir à couvrir tous lesfrais engagés.Pour cette année, les agriculteurs n'ont touché leurs primes querécemment, alors que d'autres n'ont pas été payés à cause de leur illégibilité.Les dites primes, au demeurant, sont pointées du doigt à cause de l'arsenalbureaucratique qui les entourent comme le fait de passer par un bureau d'étudeset les lourdeurs rencontrées par les concernés auprès des services agricolescontrairement aux services de la CRMA qui payent dès que le dossier est en leurpossession.Les agriculteurs et les conserveries sont unanimes pour dire que lacampagne 2007 sera pire que celle de l'année dernière et qu'au rythme où vontles choses, c'est la faillite, à coup sûr. Enfin, pour mesurer la gravité de la situation, un petit tour au marchésuffit avec le prix du kilo de la tomate qui oscille entre 20 et 35 DA alorsque d'habitude, en pareille période, il ne dépassait guère les 15 DA.


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