El Tarf : Des aides alimentaires pour acheter des voix '

Trois camions de la Direction des affaires sociales (DAS) ont récupéré 75 kits alimentaires, des couvertures et des matelas destinés aux sinistrés des inondations de février dernier.
Y a-t-il eu une intention de donner, à la veille des élections, l'aide alimentaire qui devait être distribuée aux familles sinistrées des inondations ' Tout porte à le croire. Avant-hier, trois camions de la Direction des affaires sociales (DAS) se sont présentés devant la caserne de la garde communale de la commune de Berrihane, une localité à mi-chemin entre l'aéroport de Annaba et El Kala, pour récupérer manu militari 75 kits alimentaires, des couvertures et des matelas provenant de l'aide pour les sinistrés des inondations de février dernier. Rappelons qu'un seul de ces kits peut subvenir aux besoins de 10 personnes pendant deux mois.
La population, qui nous a alertés, est en ébullition. Elle considère que c'est son bien qu'on vient de lui reprendre. Pourquoi la DAS a-t-elle pris la décision de récupérer ce stock à la veille des élections ' Nous n'avons pas pu joindre son directeur pour en savoir plus, mais il se dit que les autorités auraient été informées que des reliquats de l'aide restés dans les communes sont utilisés pour acheter des voix en vue des législatives. C'est du moins ce que nous a déclaré le président de l'APC de Berrihane, qui se défend d'avoir envisagé de commettre un acte qui l'aurait mené en prison.
Cependant, il aurait eu vent de la distribution de kits durant la campagne électorale dans des communes voisines. «On m'a dit de stocker le surplus dans la commune faute d'espace au niveau de la wilaya», nous a-t-il expliqué pour répondre à notre question sur le fait de n'avoir pas restitué dans les délais le stock restant. Le chef de la daïra de Ben M'hidi, joint par téléphone, s'interroge lui aussi sur les motivations des uns et des autres dans cette affaire.
Pour lui, le président de l'APC aurait dû restituer les kits restants dans les délais. Cette affaire pose plusieurs questions. Une partie de l'aide aux victimes des inondations ' soit plus de 1500 kits alimentaires, 4000 couvertures et 2500 matelas ' qui n'a pas été distribuée aurait-elle été utilisée pour acheter des voix ' L'affaire de Berrihane est-elle un cas isolé ou marque-t-elle la fin d'une opération de plus grande envergure ' Seuls des comptes précis et rendus publics pourront lever la suspicion.
Autre question : le président de l'APC de Berrihane envisageait-il vraiment de distribuer les kits ou s'est-il fait doubler pas ses adversaires qui ont eu vent de son projet '