Algérie

EL TARF



Les quatre grands agriculteurs de la wilaya d'El Tarf dénoncent les tergiversations et les atermoiements de l'administration quant à leur indemnisation et interpellent les hautes autorités du pays.
«Nous avons subi, la mort dans l'âme, trois chocs successifs à cause des inondations, durant une décennie, à savoir 2003, 2006 et celles du 22 février et du 11 mars 2012. Nous sommes en situation de faillite générale, nous n'avons plus de ressorts psychologiques ni de moyens matériels et financiers pour nous relever et effacer les séquelles des dernières inondations dévastatrices. Nous n'avons rien vu venir jusqu'à ce jour, en ce qui concerne les indemnisations claironnées sur tous les toits par les responsables centraux et locaux», ont martelé les quatre grands agriculteurs de la région ouest de la wilaya d'El Tarf, lors d'un point de presse organisé hier. Et d'ajouter : «Les autorités nous ont affirmé que l'Etat a mobilisé par le biais de la CRMA (Caisse régionale de la mutualité agricole) plus de 70 milliards de centimes réservés exclusivement aux indemnisations en nature des biens matériels, des plants et des intrants agricoles. Un montant faramineux qui peut être revu à la hausse, selon les besoins exprimés par les fellahs sinistrés, et vérifiés, cependant, par les représentants de la Direction des services agricoles. Malheureusement, nous interpellons les autorités afin de nous venir en aide pour sauver ce qui peut l'être.» Pis encore, les fellahs sont abasourdis par les explications des agents de la CNMA quant à fournir eux-mêmes 20% de la valeur des indemnisations matérielles d'une part et le choix des fournisseurs des équipements agricoles, imposés par les services agricoles, d'autre part. «C'est un non-sens sachant que les ministres qui se sont succédé dans la wilaya au mois de mars ont tous affirmé mordicus que l'Etat prendra en charge totalement le montant des indemnisations », ont-ils déclaré. Abordant la campagne de la tomate industrielle, nos interlocuteurs affirmeront, sans ambages, que «pour cette année, la production de la tomate industrielle n'atteindra pas les objectifs assignés. Les services de la Direction agricole à travers un opérateur privé ont importé de Tunisie 5 300 000 plants de tomate qui sont en cours de repiquage actuellement, ce qui est une aberration sachant que la saison de la plantation des plants est terminée depuis le 20 avril dernier». En ce qui concerne les inondations récurrentes qui touchent chaque année la wilaya, les fellahs dénoncent «la gestion chaotique des barrages par les services de la Direction de l'hydraulique et pointent du doigt le projet hydro-agricole de la plaine d'El Tarf, en cours de réalisation». Quoi qu'il en soit, cette rencontre avec les grands producteurs agricoles de la région ouest de la wilaya a permis de lever le voile sur des pratiques peu orthodoxes dans la gestion des deniers publics, au sein d'un secteur aussi névralgique que celui de l'agriculture.




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