Algérie

El Tarf


Cri d?alerte des investisseurs Les déclarations de M. Ayad, l?animateur de la conférence de presse donnée jeudi dernier à Annaba par une demi-douzaine d?investisseurs de la wilaya d?El Tarf, portent de graves accusations à l?encontre de l?administration. Pour répondre à la question de savoir pourquoi la conférence de presse a été organisée à Annaba et pas à El Tarf, M. Ayad répond sans équivoque : « Nous avons demandé aux autorités centrales du pays de déléguer des commissions d?enquête pour faire la lumière sur les agissements de l?administration en ce qui concerne les investissements et les marchés publics. Nous avons des dossiers à remettre, mais nous sommes terrorisés face au harcèlement policier auquel nous faisons face, mais maintenant nous disons halte à la hogra et au racket. » C?est vraisemblablement l?affaire Lakhdar Belaïd, présent à la conférence de presse où il a pris la parole pour donner des détails et des précisions, qui a décidé les investisseurs à lever le voile sur des pratiques « mafieuses » dont ils seraient victimes. Lakhdar Belaïd, un des conférenciers, était président de la commission finances de l?APW d?El Tarf jusqu?à il y a encore quelques jours. Selon ses affirmations, son fils de 23 ans a été victime d?une expédition punitive qui se serait soldée par la démolition de sa maison, parce que lui, en sa qualité d?élu de l?APW, a fait publiquement appel au président Bouteflika pour qu?il mette de l?ordre dans les affaires de la wilaya. « La législation est bafouée à El Tarf, dira en substance l?animateur M. Ayad. Il y a un nombre effarant de marchés de gré à gré dont certains ont des avenants d?un montant supérieur à celui du marché lui-même et dont la qualité des travaux est allée jusqu?à provoquer des émeutes. » On citera, pêle-mêle, une sablière qui va reprendre du service alors qu?elle a été fermée en toute légalité, des travaux de restauration dans le vieux port d?El Kala pour 2,4 milliards - les travaux du nouveau port sont à l?arrêt, le front de mer d?El Kala qui a coûté la bagatelle de 12 milliards, mais qui est en train de s?effondrer, la réfection de routes qui ne tient pas une année et la curée pour les trottoirs et les lampadaires. La part du lion est allée au secteur agricole. Le porte-parole des investisseurs ajoutera que les délais d?exécution dépassent jusqu?à trois fois le délai initial et le plus dramatique, c?est qu?on recommence avec les mêmes. « Alors que l?on nous assène que la vocation de la région est le tourisme et l?agriculture, il n?y a pas un seul projet dans ces secteurs. Que du béton qui fuit, de l?asphalte qui fond et de l?embellissement de façade. Rien de solide qui ne donne du boulot à moyen et à long termes. Nous n?avons pas de chiffres à vous donner parce que la profession est divisée et déstructurée et que toutes les tentatives d?y remédier ont été torpillées. Il doit y avoir quelque 300 promoteurs investisseurs à El Tarf qui sont capables d?offrir 5000 emplois dans les mois qui viennent. Les chiffres fournis par l?administration sont faux et ne sont destinés qu?à garnir les rapports adressés à l?opinion publique et aux autorités centrales. » « Nous sommes bloqués délibérément. L?incompétence de l?administration, qui est réelle, est mise à profit par les réseaux interlopes. Beaucoup d?entre nous se sont fait prendre au piège et on comprend parfaitement qu?ils ne soient pas présents aujourd?hui. »L?animateur de la conférence ajoutera que les agissements de l?administration d?El Tarf pénalisent doublement la collectivité. Non seulement des sommes considérables sont englouties par les projets branlants ou boiteux, mais il y a en plus le Trésor qui est sommé par la justice de verser des milliards en dommages et intérêts à des promoteurs, des investisseurs qui ont fini par obtenir gain de cause dans des contentieux nés de transgression de la loi par l?administration. « Nous sommes venus vers cette wilaya pour investir en toute bonne foi, réaliser des ouvrages honorables, employer des gens et faire vivre des familles, pas pour prendre de l?argent du Trésor public, mais on arrive à la conviction qu?on nous pousse jusqu?au dépit pour avoir recours à cette solution. » Pourquoi, s?interroge un autre, depuis deux ans, il n?y a pas de Calpi à El Tarf ? A Annaba, il fonctionne toujours et cela se passe bien.
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