Algérie

El Ogbane (vieux Saïda) objet de toutes les convoitises



Située sur le site historique du vieux Saïda, à un km de la ville, la forêt récréative d'El Ogbane (vieux Saïda), autrefois poudrière et confection de l'armement de l'émir Abdelkader, a été, après son dernier réaménagement en 1981, complètement abandonné.
Si quelques jeunes s'adonnent à la pratique sportive durant la journée, le soir, ils sont relayés par les adeptes de Dionysos qui viennent pour siroter tranquillement leur cuvée. Les grottes préhistoriques attestent de l'importance de ces vestiges de la ville romaine « Tidermatine ». Il fut un temps où les Saïdis, pour s'évader momentanément de la grisaille du quotidien, trouvaient en ce lieu fraîcheur et ombre associés, véritable site envoûtant et paradisiaque traversé par l'oued au bord duquel chantonne une source limpide et claire. Le couvert végétal composé d'arbres botaniques avec des aménagements des colons français en 1931, le pin d'Alep constituant l'essence dominante avec une densité de 200 plants à l'hectare ainsi que l'eucalyptus, le frêne Oxy, le février d'Amérique, le peuplier blanc offrent au visiteur non averti une vision féerique de ce site. Pour les jeunes comme pour les vieux, le vieux Saïda est plus qu'une forêt récréative ; il représente tout un symbole, l'âme même de la ville et un tout, un pan de son histoire. Un quinquagénaire nous révélera : « quand on était jeune, on faisait trempette dans les eaux profondes et limpides de l'oued ; d'autres s'adonnaient à la pêche. » L'abattage de quelques eucalyptus du vieux Saïda par la conservation des forêts a suscité un vif mécontentement au sein des associations et chez une grande partie de la population. Pour l'association l'AZTET, « le vieux Saïda a été durant longtemps abandonné, il faut redynamiser et revaloriser la valeur de ce site » Et d'ajouter : « le rajeunissement des arbres est soumis à des techniques bien appropriées », pour douter ensuite de la qualification de l'entreprise choisie. L'association DARNA considère que « les coupes des arbres ainsi que les travaux entrepris au vieux Saïda présentent quelques anomalies ». Celle-ci se dit prête à apporter sa contribution pour le bien de la ville. Contacté à ce sujet, M.Bouziane Abdelkrim, directeur de la conservation des forêts, dira : « les dernières chutes de neige ont endommagé les eucalyptus. On a alors procédé à un rajeunissement par des coupes bien ciblées. » Et d'ajouter : « quant à la forêt El Ogbane, nous avons commencé les travaux d'aménagement dont le coût est estimé à 5 milliards de centimes. Nous avons prévu 2 parkings, une pépinière, des terrains de tennis et de pétanque, des toboggans et même des cascades. Pour la forêt du chahid, plus de 1 000 personnes étaient présentes sur les lieux pour planter 2 500 arbres sur une superficie de 3 hectares. » Et de conclure : « le vieux Saïda est un patrimoine domanial, il ne sera pas cédé aux investisseurs privés. »



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