Algérie

«El Moutamarid» ou l'art de mettre des mots sur les maux Une pièce théâtrale de la troupe El Gouala de Si Mustapha



Le Rebelle est le titre d'une pièce théâtrale qui relate l'histoire d'un adolescent en mal d'archaïsmes et de contradictions qui minent sa société.Un jeune épris de valeurs humanistes qui prône la tolérance et la primauté de la raison sur le texte religieux. Cette 'uvre artistique a été réalisée récemment par la troupe El Gouala (narrateurs) de l'association Afak de Si Mustapha, localité située à 20 km à l'est de Boumerdès. Avec El Moutamarid, El Gouala ont réussi une véritable percée dans le monde du 4e art. La pièce avait été choisie récemment à Sétif pour représenter les wilayas du centre du pays au prochain Festival national du théâtre pour enfants qui aura lieu en novembre prochain à Souk Ahras. Ce qui est déjà une grande prouesse qui incitera les comédiens de la troupe à aller encore de l'avant et persévérer dans leur domaine de prédilection. L''uvre a été présentée à Si Mustapha puis à Boumerdès avant-hier devant un public assoiffé de ce genre de spectacles.
Le Rebelle, incarné par la personne de Tahar (Hamadache Walid), est un collégien blasé par l'ordre établi et les stéréotypes de son milieu. Tahar a hérité d'une riche bibliothèque de son grand-père. Ce dernier avait inculqué la culture du vivre-ensemble et les valeurs de démocratie, de liberté et de justice sociale. L'histoire de Tahar est celle de milliers d'élèves qui ne se reconnaissent plus dans les programmes scolaires de l'Algérie d'aujourd'hui. La pièce résume avec réalisme tous les maux qui rongent la collectivité, tels que l'oppression des femmes, le fanatisme religieux, la falsification de l'histoire, la mauvaise gouvernance'etc.
L'auteur et le metteur en scène, Azzedine Daïd, n'a rien laissé au hasard. Tahar et ses camarades de classe ne s'empêchaient guère de critiquer leur enseignant -un rôle joué par le comédien Zemmouri Nabil- et le contenu des programmes qu'il leur prodiguait. Pour convaincre ses protagonistes et faire valoir ses convictions, Tahar se réfère souvent aux thèses défendues par les grands philosophes de la pensée critique, à l'instar d'Averroès (Ibn Ruchd 1126-1198) et Ibn Khaldoun (1332-1406). Quelques années plus tard, le jeune s'est retrouvé en marge de sa société et subissait des critiques acerbes de la part de son entourage, infecté par l'individualisme et les idéologies rétrogrades.
Mais cela ne l'a pas incité à renoncer à ses idéaux. Cette pièce qui vise à «émanciper l'homme» sera présentée incessamment à Dellys puis au théâtre régional de Tizi Ouzou, à indiqué son auteur. Rappelons que la troupe El Gouala a à son actif huit autres 'uvres théâtrales dont certaines comme Les enfants et les couleurs, La source et L'espoir, avaient été primées à plusieurs reprises par le passé.


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Daid Azzedine - Educateur de la jeunesse - Bordj Menaiel, Algérie

22/02/2017 - 325955

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