El-Milia Le bureau de main-d'Å“uvre pris d'assaut

Confinée dans unespace très limité d'un seul bureau qu'elle partage avec le service del'inspection du travail, l'agence locale de l'emploi qu'on appelle depuis déjàune époque révolue «bureau de main-d'Å“uvre» est depuis quelques jours au centred'intérêt des chômeurs de la région qui l'assaillent quotidiennement de toutepart.Cetteprécipitation en masse vers cette agence située à la rue de la Palestine, aucentre-ville, est due à ces informations rapportées par médias interposés surla possible réalisation de complexes sidérurgiques par, d'abord le géantmondial de l'acier, Arcelor et ensuite par le pharaon de la sidérurgieégyptienne. «El Ezz industries» sur le fameux site de Bellara. En effet, depuisque ces informations ont circulé à la faveur de la visite rendue sur les lieuxde ce site par le patron du groupe égyptien qui a été conclue par la signatured'un accord, à finaliser, toutefois, par la négociation de quelques autresdétails, d'un complexe sidérurgique, cette agence a subitement été assailliepar des chômeurs à la recherche d'emploi. La manifestation des représentantsd'Arcelor qui ont émis le désir de réaliser, sur le même site, d'une autreusine de même type avec, cependant, une capacité de production de 600 000tonnes par an, a encore donné du goût à ces chômeurs qui ne cessent d'affluerpar dizaines vers cette agence. Leur souci est bien sûr de se porter candidatpour un hypothétique poste d'emploi si ces projets arrivent à être concrétiséssur un site qui reste depuis trois décennies un vague terrain de rêve etd'espoir pour les milliers de chômeurs de la région. Autant dire que cetteagence n'est pas à sa première ruée quand on se rappelle qu'elle a déjà connules mêmes moments de tension et de bousculade à la faveur de cette histoiredéroutante du groupe Emarati qui est venu voir Bellara pou y construire ungrand complexe d'aluminium qui allait générer 10 000 postes d'emploi pour larégion avant de changer d'avis et le transférer à l'ouest du pays. Cetteinformation a suffi, à l'époque, pour déclencher une véritable alerte dans lesrangs des chômeurs qui sont venus de plusieurs wilayas de l'Est algérien pours'inscrire dans cette agence devenue, l'espace d'un court moment, la Mecque dessans-emploi, avant de se rendre à l'évidence que leur espoir n'était riend'autre qu'un mythe lorsque le groupe Emarati s'est éclipsé sans laisser lamoindre explication sur les raisons qui l'ont poussé à fuir le site de Bellara.Quelque temps plus tard, c'est le projet de réalisation du barrage de Boussiabaqui a encore provoqué une alerte dans les rangs des chômeurs épuisés, faut-ille reconnaître, de guetter éternellement un poste d'emploi.Ce barrage n'atoutefois pu qu'absorber une minorité insignifiante de ces sans-emploi qui necessent de revenir à la charge à chaque fois qu'on évoque un quelconque projetpour cette région en panne d'activité pouvant générer des postes d'emploi. Ceciétant dit, si le rêve des chômeurs est tout légitime de chercher un boulot làoù il se trouve, il n'en demeure pas moins que le poids de ce chômage galopantsemble depuis quelque temps peser de tout son poids sur l'agence locale del'emploi qui semble être débordée par les sollicitations et les bousculades dessans-emploi qui viennent se bousculer chaque matin, devant sa petite porte.