El Milia (Jijel) : Le président d'APC prié de dégager

Ils étaient certes peu nombreux, mais le message qu'ils ont tenu à adresser au P/APC est un symbole fort du ras-le-bol de la population locale, qui voit, dans un contexte national particulièrement tendu, d'un mauvais ?il le maintien du président d'APC aux commandes de cette commune, que lui-même juge qu'elle est sinistrée.Sinistrée par tant d'années de gestion hasardeuse des affaires publiques de cette municipalité, qui se retrouve sans réseau routier, ni éclairage public, ni réseau d'AEP et d'assainissement fiables, ni même d'infrastructures sportives ou culturelles. Prié de dégager, ce responsable qui entame la deuxième année de son troisième mandat consécutif à la tête de cette APC, aura fort à faire face à cette grogne qui promet d'aller crescendo avec le mouvement populaire national. «Bouledjouidja (le nom de ce responsable), El Milia est plus grande que vous» ou encore «El Milia est sinistrée, il lui faut un plan de sauvetage d'urgence», sont, entre autres slogans, qui ont été brandis par des manifestants qui se sont massés devant le siège de l'APC, hier matin.
Il faut dire que cette grogne s'est installée dans cette ville depuis déjà quelques jours, lorsque des messages très critiques à l'égard de la gestion de cette commune ont été diffusés sur les réseaux sociaux, appelant notamment au départ de ce responsable et des membres de son exécutif. «C'est maintenant qu'il doit partir, et pas avant que la mobilisation nationale anti-pouvoir en place ne prenne fin, car d'ici là il sera contraint de partir comme tous les autres qui ont été contestés dans ce pays ravagé par la corruption et la mauvaise gestion, alors on n'attend pas, qu'il parte !», s'emporte un manifestant.
Plongée dans une précarité extrême, la ville d'El Milia et les localités qui lui sont rattachées sont pourtant dans l'attente du lancement d'un ambitieux programme de relance de développement. Initié par le ministère de l'Intérieur, de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire et supervisé par les autorités de la wilaya, ce programme nourrit déjà scepticisme et appréhension. «Si ce plan est géré et réalisé avec les mêmes méthodes qu'avant, il ne faut pas s'attendre à un quelconque changement, ce sera une énième faillite qui maintiendra cette ville dans sa précarité», craint-on.