Algérie

El Matemar (Relizane) : Des agriculteurs dénoncent l'arrachage d'arbres fruitiers



«Nous sommes victimes de hogra et d'injustice». C'est par ces mots que des agriculteurs ont crié leur colère. Ces fellahs sont de ceux qui ont valorisé des terres proches du chef-lieu de la commune d'El Matemar, à quelque 10 bornes à l'est de Relizane.«Nous sommes sur ce périmètre depuis l'ère des fermes autogérées, la nôtre est baptisée Si Fellah, nos enfants y ont grandi et se sont attachés au travail de la terre et toute la famille s'est dévouée pour la valorisation de ces terres qui étaient abandonnées et, surtout, à fort degré de salinité, avant de planter des centaines d'arbres fruitiers», ont-ils déclaré en assistant, impuissants, au spectacle d'engins arrachant les oliviers et les palmiers. «Nous nous sommes engagés dans cette opération de boisement avec le consentement des responsables locaux d'alors. Nous avons beaucoup investi et nous voilà surpris par une décision de destruction de tout ce qu'on a réalisé depuis plus d'une dizaine d'années», a tempêté un jeune les larmes aux yeux.
«Cette plantation était mon rêve», dit-il en se demandant pourquoi ils ont osé dégrader plus d'une dizaine d'hectares. «Alors que l'affaire est encore dans les couloirs de la justice, ils ont anticipé et m'ont détruit une partie de la maison et deux garages avant de déraciner mes palmiers», a affirmé un autre avec amertume en appelant l'implication de toutes les consciences vives pour les rétablir dans leurs droits.
Pour mieux cerner cette affaire qui a suscité l'intérêt de l'opinion publique qui n'a pas caché sa compassion avec les agriculteurs, nous avons pris attache avec les services des forêts, de l'agriculture et le chef de daïra d'El Matemar. Le conservateur des forêts s'en est lavé les mains en affirmant que son secteur n'a aucune responsabilité.
«Il s'agit d'arbres fruitiers, vous devez voir avec les services de l'agriculture», a-t-il répliqué. Le directeur des Services agricoles était laconique : «Le secteur revient à la Conservation des forêts et une commission est sortie sur le site et a établi un rapport sur la situation». Le chef de la daïra contredit les déclarations des agriculteurs en affirmant : «Lors de la réalisation du POS (plan d'occupation du sol), le terrain en question était nu». Une déclaration vivement rejetée par les concernés en argumentant : «L'arbre arraché est déjà productif. Est-il possible qu'il arrive à ce stade après deux ans'».
Troublés par cet acte qu'ils ont qualifié de criminel, les agriculteurs ont ramassé un lot d'arbres et l'ont entassé devant le siège de la mairie où le P/APC est resté sans réaction.
Cet action, apprend-on, est dictée par les besoins d'assiette financière pour la réalisation d'un programme LPA, d'un hôpital et d'autres équipements.


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