Terrible désillusion. La chute de Fallouja aux mains d'al Qaïda a révélé la nature liberticide et destructrice d'un projet fardé de fausses promesses de libération et de démocratisation sans lendemain. « C'est un combat qui appartient aux Irakiens », s'est contenté de déclaré le secrétaire d'Etat, John Kerry, lors de sa visite en Israël, qui a définitivement exclu le retour en Irak. Tout acquise à sa stratégie de désengagement de l'Afghanistan, Washington a brutalement rompu avec ses engagements irakiens clairement exprimés, en 2008, lors du débat sur les primaires démocrates. « Si al Qaïda forme une base en Irak, alors nous devons agir d'une manière qui protège la patrie américaine et nos intérêts à l'étranger », a alors affirmé Obama demeuré muet sur la résurgence du duo d'enfer EIIL-Nosra maîtres d'al Anbar et des quartiers de Ramadi. La deuxième bataille de Fallouja, qui ne sera pas de toute évidence américaine, a laminé la vanité de l'opération « Free Iraq » proclamée pour « libérer », « reconstruire » et « pacifier » l'Irak. Dans ces bastions du « triangle sunnite », en proie depuis trois semaines à une flambée de violence inouïe, le défi sécuritaire se pose de façon accrue pour le gouvernement El Maliki tenaillé par l'échéance proche des législatives du 30 avril. Le bilan est sanglant : 250 morts en trois semaines d'affrontements et, pour l'année 2013, 17.800 victimes selon un bilan de l'ONU. Lors de la sa visite effectuée lundi dans la capitale irakienne à feu et à sang (30 morts à Baghdad le jour de la visite), le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, se déclarant « très préoccupé par l'escalade de la violence dans la province d'al Anbar », a appelé au règlement du problème de la violence « à la source ». La thérapie est toute indiquée : « une cohésion politique, une cohésion sociale et un dialogue politique global », estime Ban Ki-moon. La riposte d'El Maliki, réfutant tout lien avec « les problèmes irakiens », est sans équivoque : pas de dialogue avec al Qaïda. « Aujourd'hui, il n'y a rien qu'on puisse appeler un dialogue ...il n'y a pas de dialogue avec al Qaïda et la décision nationale de l'Irak est de mettre fin à al Qaïda », a martelé le Premier ministre irakien.
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Posté Le : 14/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Larbi Chaabouni
Source : www.horizons-dz.com