Algérie

El Kseur (Béjaïa)



El Kseur (Béjaïa)
Cette localité gagne de plus en plus en densité humaine sans que les commodités de vie ne suivent ce développement urbain et démographique.«La nuit, dans nos quartiers, nous nous déplaçons à l'aide des torches ou de la lumière de nos téléphones portables, que ce soit pour évacuer un malade ou tout simplement pour jeter les ordures». C'est un jeune du quartier Berchiche qui tente de décrire «le laisser-aller» qui caractérise la gestion de la ville d'El Kseur, 24 km au sud-ouest de Béjaïa. Une commune qui connaît une extension urbanistique effrénée.Prés de 30 000 habitants y résident selon le recensement de 2008. Et ce, sans compter les 8000 résidents des trois cités universitaires de Berchiche qui se trouvent à quelques encablures du centre ville.Cette localité gagne de plus en plus en densité humaine sans que les commodités de vie ne suivent ce développement urbain et démographique. «Ces dernières années, une dizaine d'immeubles et de lotissements a vu le jour. Avec l'implantation de la future faculté des sciences économiques d'une capacité pédagogique de 14000 places, les infrastructures publiques existantes seront bientôt dépassées», ajoute notre interlocuteur, abordé sur une terrasse d'un café maure au centre-ville. En face de cette terrasse, le siége de la mairie. «El Kseur 1872»; l'année de la création de cette ville est transcrite sur l'enseigne de l'institution.À l'autre côté de la rue, le service des Finances de l'APC est coiffé non pas de tuiles mais d'une bâche de couleur orange, en guise de toiture, pour empêcher les fuites d'eau pluviale. Cette ville était pendant la colonisation un Centre où se regroupait la population européenne, comme l'attestent ces pâtés de maisons coloniales. En dehors de l'axe RN12 qui vient d'être bitumé, les ruelles qui traversent les nouveaux lotissements sont impraticables. L'éclairage public est défectueux à travers l'essentiel des quartiers. Autant de soucis qui restent suspendus.BlocageLe projet de construction de 650 logements LPA inscrit pour le quartier Berchiche depuis des années est toujours bloqué. «Le terrain sur lequel devait être réalisé ce programme (en face de la résidence Berchiche1) est traversé par une ligne de haute tension qui attend d'être déplacée», d'après des citoyens de Berchiche. Dans ce quartier, la population est toujours sous le choc de la mort, il y a quelque mois, d'une petite fille qui a été emportée par les eaux déchaînées d'un oued qui sépare le centre ville de cette agglomération. «Après ce drame, nous avons demandé aux responsables de l'APC l'inscription de deux passerelles au niveau des lieudits Polysie et Macasa afin de désenclaver également cette partie de la ville, mais cette doléance est restée lettre morte», a déclaré un habitant de Berchiche.Le secteur des sports est lui aussi mal loti. «La commune dispose d'une salle qui n'a d'«omnisports» que le nom, ne disposant pas de matériel pour la pratique d'autres disciplines», regrette Ahmed, un basketteur. Sur le plan santé, seul une polyclinique qui manque de moyens et de spécialistes couvre une population de plus de 30 000 habitants.Le commun des citoyens estime que «la localité a besoin d'un hôpital pour faire face à la pression de la demande en soins et éviter les longs déplacements à Amizour ou Béjaïa». Achevés depuis quelque mois, la crèche communale et la bibliothèque attendent toujours leur mise en service.D'autres projets comme le marché couvert, le nouveau siége de l'APC et la nouvelle gare routière ne sont pas encore lancés en chantier.Pour les habitants, l'investissement à El Kseur, qui était un pôle économique important en raison de sa proximité avec le port de Béjaïa et les trois voies de communication stratégiques dont elle dispose (le rail, la RN12 qui relie Béjaïa à Alger par Tizi Ouzou et la RN26 reliant Béjaïa à Bouira), est en stagnation pour ne pas dire en recul.La bureaucratie et le manque d'aménagement de la zone d'activité et la zone industrielle encouragent les investisseurs à délocaliser leurs affaires vers d'autres cieux. Pour conclure, nos interlocuteur ironisent : «Pour soustraire de l'argent légalement à la population, les autorités ont construit un service des impôts moderne à l'entrée ouest de la ville, au détriment des commodités et des installations publiques vitales».




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