El-Khroub: La détresse des handicapés

Même si les représentants de l'APC et de la DAS n'ont pas répondu jeudi à l'invitation de l'association des handicapés moteurs d'El-Khroub, les responsables de cette association se disent amplement récompensés moralement par la présence de la presse locale et d'une dizaine de familles venues dialoguer au centre culturel Mohamed El-Yazid sur la situation actuelle et l'avenir immédiat du handicapé. Sur les 1.000 handicapés officiellement recensés à travers la daïra d'El-Khroub, seuls 178 adhérents suivent assidûment les activités de l'association. Et d'après le président de cette dernière, tous les handicapés gagneraient à se rapprocher davantage de cette association. Selon M. Boudiaf Saïd, le handicapé n'est pas le seul à souffrir de son handicap, car c'est toute sa famille et tous ses proches qui partagent avec lui la même détresse et le même désarroi. Sur le plan du matériel spécifique, le même responsable regrette que les tricycles ne soient octroyés qu'aux handicapés qui travaillent ou à ceux qui sont scolarisés. «Comme chacun sait, les handicapés ne trouvent pas tous du travail et ne peuvent pas tous poursuivre leurs études, ce qui accentue leur handicap et les oblige à garder la chambre». En plus de l'allocation « dérisoire», du manque de soutien moral de la part des autorités, M. Boudiaf met l'accent sur le problème du logement. Il cite le cas d'un handicapé logé au quatrième étage, à la cité des 4.500 logements d'El-Khroub, qui ne sort que très rarement de son appartement faute de trouver des personnes charitables et capables de le porter pour le descendre. Et de souligner que la loi 02/09 de mai 2002 facilite pourtant aux handicapés les conditions d'accès au logement et précisément aux étages inférieurs, le rez-de-chaussée notamment.Entres autres exemples, M. Boudiaf cite celui d'une famille de trois handicapés qui vit au quotidien un véritable calvaire dans la petite localité de Salah Derradji. Outre des moyens matériels quasi nuls, ces trois malades atteints de myopathie ont été contraints de quitter l'école et suivent à présent des cours par correspondance. Le président de l'association des handicapés moteurs de la ville d'El-Khroub suggère, lors de sa conférence, la mise sur pied d'une tripartite «qui réunirait son association, l'APC et la DAS, pour tenter de trouver les moyens les plus efficaces afin d'aider les handicapés et leurs familles.