El-Khroub : l'affaire des enfants mutilés de nouveau ajournée

L'incompréhension des parents, dans l'affaire dite des enfants mutilés d'El-Khroub, a atteint, hier, son paroxysme, au moment où le magistrat qui présidait l'audience a prononcé l'ajournement du procès au 14 novembre prochain, au motif que les représentants de l'organisme assureur de l'hôpital étaient absents. Comme on peut s'en douter, un vrai malaise s'est emparé de toute l'assistance, qui jouait des coudes, hier matin, dans la salle exiguë du tribunal correctionnel d'El-Khroub (Constantine) en présence de tous les protagonistes de l'affaire, notamment les médecins et les techniciens mis en cause, les avocats de la partie civile, etc. d'autant que l'affaire avait été déjà renvoyée une première fois, lors de l'audience du 3 octobre dernier. Au sortir du tribunal, la grande détresse des parents était visible, ne comprenant pas grand-chose à ce qui leur arrive, d'une audience à l'autre, et ils ne se sont pas privés de le dire, soulignant à l'occasion leur totale solitude et surtout l'absence de toute forme d'aide, de la part d'aucun organisme ni d'aucune institution localement où à l'échelle nationale, ni à leur endroit ni pour leurs enfants, qu'elle fut médicale, psychologique, où matérielle. Depuis le terrible drame du mois de Ramadhan 2005, au cours duquel et pour rappel une circoncision collective avait tourné à la «boucherie» - 17 enfants mutilés dont 2 d'entre eux ont subi l'irréparable, à savoir une ablation de la verge. Pour l'instant, les «plus jamais ça» des bien-pensants et les promesses, en tous genres, notamment des responsables concernés, exprimés à longueur de colonnes de journaux, il est vrai, dans la foulée de l'indignation générale de l'opinion à l'époque, ne sont plus aujourd'hui qu'un vague souvenir, affirment les parents esseulés face à l'alchimie complexe des procédures judiciaires.