Algérie

El-Kerma : l'ambition à un jet de pierre d'Oran



Jadis petite et paisible bourgade agricole, El-Kerma (ex-Valmy), située à un jet de pierre d'Oran, est devenue en l'espace de deux décennies une grande et importante agglomération banlieusarde. Grouillant de vie et de vitalité, ce village, sorti de l'anonymat il y a peu grâce à la visite éclair de Christian Poncelet, enfant du pays et ancien président du Sénat français, ne compte pas se satisfaire de ce seul statut mais bien au contraire aller de l'avant. Les grands travaux de réaménagement entrepris au niveau du siège communal de l'APC d'El-Kerma semblent marquer le début du mandat d'une nouvelle équipe enthousiasmée par le défi qui l'attend, à savoir la prise en charge des problèmes qui minent le vécu de tous les jours d'une population en constante progression, dira d'emblée le premier responsable de la commune. Les chantiers urgents que compte lancer la nouvelle équipe ne sont pas nombreux, ajoute le nouveau maire, M. Benyamina, élu en compagnie de cinq de ses camarades sous la bannière du RND à l'issue de la dernière consultation électorale, chose qui a permis d'éviter les tiraillements partisans vécus ailleurs et causant des blocages. « La décharge publique est un point qu'il faudrait éradiquer au plus vite », diront tous nos interlocuteurs élus ou simples citoyens habitant le village et ses alentours, qui font le constat alarmant de toutes ces maladies qui ont pour origine l'incinération émanant de la décharge. Une décharge, en plus, qui ne ramène rien en terme de finance, sauf peut-être un filon de subsistance pour les nombreux chiffonniers qui viennent chaque matin trier tout ce qui peut avoir une valeur marchande, aussi infime soit-elle. Cette décharge, dont tout le monde attend la délocalisation, est actuellement administrée par l'APC d'Oran, qui en a confié la gestion à un opérateur privé. En deuxième lieu, le transport constitue une vraie préoccupation locale. L'on enregistre chaque mois des accidents mortels: souvent, les victimes sont fauchées en tentant de traverser la RN 4 à ce niveau. Effectivement, les transporteurs empruntant cette grande voie de circulation, ne pénétrant jamais à l'intérieur de l'agglomération, déposent les usagers sur les bas-côtés de la route, mettant en danger la vie des citoyens qui la traversent pour regagner leur domicile à El-Kerma village ou à la cité Amel, limitrophe du grand bourbier de Chteïbo. Le 1er vice-président, M.Bouazza, un ancien cadre de la formation professionnelle, dira à ce propos que le projet de réalisation d'une gare routière est fin prêt pour le lancement des travaux. Seule solution pour éviter ces drames inutiles. L'autre préoccupation majeure, à l'instar de toutes les localités, est celle liée au chômage endémique qui sévit ici. « Les industriels qui ont pris possession de grands terrains tardent à lancer leurs projets, qui pourraient résorber le chômage un tant soit peu, diront les élus locaux. Nous comptons néanmoins créer un marché hebdomadaire de vente de véhicules d'occasion. Cela peut paraître dérisoire, mais la tenue d'un marché pareil pourrait booster la petite activité commerciale locale », dira notre interlocuteur. L'établissement des actes de propriété constitue une autre préoccupation majeure pour une grande majorité de propriétaires. Les habitants de la cité El-Hamoul attendent avec impatience la connexion au réseau de distribution publique de gaz naturel ainsi que les quelques îlots d'habitation de vieilles fermes, notamment avec l'alimentation en énergie électrique. La vie à El-Kerma n'est ni noire ni tout à fait blanche, car la plupart de ses habitants installés récemment activent dans des professions libérales ou sont salariés dans de grandes entreprises à Oran, située à quelques encablures. Les habitants d'El-Kerma, comme ceux des bourgades de la banlieue oranaise, à cause de la cherté du terrain à Oran, ont acheté durant les années 80 et même 90 des terrains et y ont bâti des demeures spacieuses et aérées. El-Kerma ne compte pas de bidonville: c'est au moins ça de gagné pour une ville qui ne veut en aucun cas ressembler à Chteïbo, cette agglomération voisine qui croule sous le poids de sa misère.


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