Algérie

El Kala (El Tarf) : Les vacanciers manquent à l'appel



Les hôtels, les résidences et autres dortoirs sont complets depuis le 20 juillet, et ce, jusqu'à la veille de l'Aïd, annoncé pour le 11 août.Des pensionnaires qu'on ne voit pas beaucoup en ville. Des embouteillages en fin de matinée et dans la soirée donnent l'impression que c'est la ruée vers El Kala, mais en fait les hôtels n'ont pas fait le plein cette saison. On espère un rebond après l'Aïd. Les commerçants qui ont constitué leurs stocks sont perplexes.
Aux postes frontaliers, le nombre des passagers quotidiens a simplement quintuplé en moins de 48 heures, passant de 3 000 à 15 000 au seul poste d'Oum Teboul. Les plages, elles, sont bondées. Propres en début de journée, elles deviennent repoussantes lorsque le plus gros de la foule est parti. Ce sont en majorité des baigneurs qui viennent pour la journée des localités de la wilaya et de celles des wilayas voisines. Ils ramènent avec eux leur nourriture, car El Kala est réputée pour être affreusement chère. Mais de l'avis général, «les vacanciers ne sont pas venus en nombre cet été», entend-on dire. Ceux qui s'y étaient préparés, comme les vendeurs de sommeil, et ceux qui louent tout ou partie de leur logement ou de leur villa et les innombrables offres d'hébergement chez l'habitant ont baissé leur prix, presque bradé.
En vain. Les commerçants commencent à avoir quelques sueurs qui ne sont pas dues à la température qui frôle les 40°C. Le constat est sans appel : des vacanciers se sont passés de leur destination habituelle. Le problème est si grave qu'il a été soulevé par un élu lors de la dernière session de l'APW, le 23 juillet. En effet, il menace sérieusement les structures hôtelières en projet ou en cours de réalisation.
Si ces derniers n'apportent pas un plus dans la qualité des prestations, ils risquent d'être tirés vers le bas. Pour l'élu de l'APW, El Kala est boudée parce qu'il n'y a pas d'eau courante, qui plus est, les coupures de courant sont fréquentes, malgré quelques efforts. Les lieux publics restent sales, et par-dessus tout, les commerçants, y compris la restauration, pratiquent des prix prohibitifs sur des produits dont la fraîcheur laisse à désirer. Le vacancier trouve de l'eau le jour où il s'installe, puis il en est privé les jours suivants et le locataire qui a empoché le prix de la location à l'avance ne s'en soucie plus. El Kala perd sa réputation de ville accueillante.
Ce n'est pas la seule raison, du moins on s'en console. Les vacanciers ne sont pas là, expliquent d'autres interlocuteurs, parce que pour les familles, il a fallu en juillet attendre les résultats du bac et qu'il y a l'Aïd El Adha qui fractionne le mois d'août. Ce n'est pas le hirak, car on peut très bien le faire sur place. Pour beaucoup cependant, c'est l'érosion du pouvoir d'achat qui explique le manque à l'appel des vacanciers. Les ménages modestes et moyens ont réduit le nombre de jours de vacances ou carrément s'en privent.
Et la tendance va se poursuivre les années à venir. En revanche, beaucoup de vacanciers s'installent carrément à la campagne, où c'est moins encombré et surtout moins cher. Ceci dit, il y a un bel été à El Kala. Les soirées sont délicieuses lorsqu'on prend l'air au bord de la plage ou qu'on se promène le long des boulevards sur les hauteurs de la ville.


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