Le cimetière d'El Kala est saturé depuis plusieurs années et sa fermeture a été envisagée à plusieurs reprises après deux extensions successives.Il y a un nouveau cimetière ouvert depuis 2011, mais on ne se résout pas à y enterrer les morts. Dans l'ancien, les places sont rares pour ne pas dire inexistantes, car on en trouve encore, mais il faut bien connaitre les lieux, l'emplacement des vieilles tombes et les rares espaces qui pourraient avoir échappé à la perspicacité de ceux qui ont déjà fait des réservations tacites. Il y a quelques jours, pour enterrer un mort, il a fallu creuser à différents endroits pour trouver une sépulture.
Et c'est devenu la règle, on creuse, on trouve des os, on referme et on creuse à côté et ainsi de suite. Le manque d'espaces fait encore que des tombes obstruent l'entrée du cimetière et se frayer un chemin relève du labyrinthe.
Pourquoi donc le nouveau cimetière est-il dédaigné ' «Pour des absurdités et des racontars d'une autre époque comme celle de croire fermement que le premier ou la première enterrés sera suivi de toute sa famille dans les jours qui suivent sa disparition», nous expliquent des citoyens révoltés par l'obscurantisme qui noie une partie de la population.
D'autres invoquent la distance du nouveau site, à 2,5 km de l'ancien, ce qui n'est pas vraiment un inconvénient puisque de nos jours, quel que soit l'emplacement, les cortèges sont des véhicules qui suivent le fourgon mortuaire. Et il y a encore ceux qui affirment que le terrain ne s'y prête par car, il est «trop dur» parce que rocailleux. Une visite sur les lieux a montré qu'il s'agit non pas de roche proprement dite, mais de pierraille enrobée dans des argiles rougeâtres.
Et même si c'était le cas nous explique-t-on, un marteau piqueur peut ouvrir une tombe en deux coups de cuiller à pot comme partout ailleurs. «Les gens d'ici sont des habitués du sable et ils veulent un cimetière à Meridima, quartier périphérique de la ville, mais sous lequel il y a une nappe d'eau», explique un ancien maire de la ville.
Ce dernier précise que le décret d'ouverture du nouveau cimetière est gouvernemental et que c'est suite au choix d'une commission ministérielle qui s'est déplacée à El Kala en 2009 conformément aux lois. Pour l'actuel président de l'APC, Boussahe Redjem, refaire la procédure est impossible, car le choix a été fait avec tous les services concernés et cela demanderait plusieurs mois si ce n'est plusieurs années. «Nous avons déjà enseveli deux corps pour briser le tabou qu'on a construit autour de ce site et nous avons trouvé de l'aide auprès du wali pour son aménagement avec des accès viables et des tombes en rangées et numérotées.
Nous procéderons bientôt à la fermeture de l'ancien site», nous a-t-il précisé. Sur les réseaux sociaux, le problème est récurrent et abondamment commenté.
Une association a proposé de mettre en ?uvre un projet d'aménagement complet qu'elle a élaboré et pour lequel elle aurait trouvé des bailleurs de fonds du site. Un plan avec des rangées ordonnées, des accès, du reboisement et de l'éclairage public.
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Posté Le : 01/03/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slim Sadki
Source : www.elwatan.com