El kala (El Tarf) : Des habitants barrent l'entrée de la ville

En quelques heures, ils vont démolir 15 constructions illicites inhabitées qui avaient été repérées par les autorités quelques jours auparavant sur ce site où on compte une bonne cinquantaine. Selon les propriétaires, les engins iront jusqu'à détruire les matériaux de construction qui étaient stockés à  proximité. La même opération devait se dérouler un peu plus tard à  Gelas, le ghetto d'El Kala, qui est composé d'une trentaine de baraques, dont l'ancienneté remonte à  janvier 1985, lorsque les habitants de la presqu'île ont été déplacés manu militari pour les préserver des éboulements. Mais les locataires prévenus se sont interposés en installant rapidement leurs familles dans les baraques de parpaings et de tôles, sans eau, sans électricité et surtout sans sanitaires. Un mouvement de protestation a pris forme vers 13h pour barrer l'accès à  la ville par la RN84A (ex-CW 109). Le chef de daïra et le président de l'APC ont tenté de ramener le calme sans céder sur l'essentiel, la démolition des habitations précaires qui, selon eux, va se poursuivre. Des mots durs ont été échangés dans un sens comme dans l'autre, puis la protestation a cessé et la route rouverte vers 22h par les protestataires transis de froid. Ils réclamaient la présence du nouveau wali pour dénoncer l'injustice dont ils sont victimes depuis des décennies en étant exclus systématiquement des listes des bénéficiaires de logements sociaux attribués à  des inconnus qui les revendent automatiquement.