Algérie

El Kala



El Kala
Le tribunal d'El Kala, sous la présidence de Mme Aredouane, a eu à traiter hier une brumeuse affaire de disparition d'un pistolet semi-automatique Makarov du coffre-fort du poste frontalier des Douanes algériennes d'El Aïoun (El Kala). Une affaire qui fait les gorges chaudes et alimentent les rumeurs les plus excentriques.Les faits. Le 20 janvier 2014, alors qu'on s'active fébrilement à préparer la visite du DG des douanes aux postes frontaliers d'El Kala prévue pour le 26, l'accusé, R. B., chef d'escouade, finit son service à 16h00 et remet machinalement dans le coffre-fort son arme de service un PM Makarov portant le n°3801. Il laisse les clés du coffre à son collègue de l'escouade suivante qui prend le relais et rentre chez lui.A peine arrivé qu'il est appelé en catastrophe à son poste pour apprendre qu'une arme sur les quatre qui s'y trouvaient, a disparu, le PM Makarov n°8834 qui n'est pas l'arme de service couramment utilisée par les chefs d'escouade durant leur quart mais une arme en dépôt dans le coffre où elle a été signalée la dernière fois en décembre 2013 après avoir été utilisée pour une séance de tirs.Le 21 janvier, une enquête interne est déclenchée par les services de l'inspection de la direction régionale d'El Kala. Elle n'arrive pas à situer clairement les responsabilités et aboutit à la décision de suspendre R.B. et de muter le Chef de Poste, premier responsable de la gestion de l'armement du poste, d'El Aïoun vers Om Teboul à une fonction subalterne «jusqu'au terme de l'enquête». Une précision que l'intéressé dit ne pas connaitre pour n'avoir jamais eu connaissance de la décision présentée hier au tribunal. Premier couac.25 témoins vont défiler à la barre pour permettre au tribunal de faire la lumière sur cette disparition. Les témoignages vont s'entrechoquer plus que s'accorder. Des omissions, des imprécisions, des versions différentes de celles des dépositions que relèvera à chaque fois l'avocat de la défense, Me Ammour Brinis. En fait les auditions vont mettre à jour les dysfonctionnements et le manque de rigueur dans la gestion de l'armement.Ainsi, la défense va mettre en évidence que les registres des mouvements des armes prévus par le règlement intérieur et sous la responsabilité du Chef de poste, ne sont pas contrôlés régulièrement. En effet, on ne s'est aperçu de la disparition de l'arme que lorsqu'on est venu à 18h00 remplacer les 60 ou 70 balles, on ne le sait pas non plus avec exactitude, qui ont servi à la séance de tir de décembre 2013.C'est l'administration qui dépose plainte contre R. B.Une bien curieuse accusation de négligence alors qu'il n'a pas perdu son arme de service. L'arme perdue a été vue la dernière fois un mois auparavant dans le coffre auquel avaient accès aussi ses 2 collègues et le chef de poste qui détient une clé et qui se diiiitne l'utiliser qu'en présence de ses chefs d'escouade à qui il en a confié toute la responsabilité. «Ce qui n'est pas un argument» a répliqué l'avocat de la défense, qui s'est interrogé sur la mise à l'abri de ce responsable pas sa hiérarchie alors que les textes le désignent comme premier responsable.Cette histoire semble vouloir désigner R.B., 49 ans, un douanier exemplaire, selon ses collègues, fort d'une expérience de 26 ans, comme le lampiste des effets de la déliquescence de cette administration. Une affaire qui cache beaucoup de choses en plus de l'arme qui reste introuvable. Pour Me Ammour Brinis, son client R.B, n'est responsable que de son arme de service qui n'est pas celle qui a été perdue.L'autre a disparue dans des conditions qui restent à élucider et qui, pour cause de dysfonctionnements graves dans cette importante institution, relève d'une responsabilité identifiée et partagée pour ce qui concerne le contenu du coffre-fort. L'affaire pour laquelle le Procureur a requis un an de prison ferme a été mise en délibéré. Verdict lundi prochain.




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