Algérie

El Kaftan, une comédie caustique



El Kaftan, une comédie caustique
Ici, il s'agit de l'époque du règne d'un bey de Constantine, dépeinte sous forme de satire à travers une folle histoire d'amour ayant pour héroïne Aouicha, la fille unique du bey.
El Kaftane (le Caftan), la dernière production du Théâtre régional de Constantine (TRC), est une comédie caustique dans la plus pure tradition du TRC avec, en prime, un saut qualitatif assez marqué par rapport aux productions antérieures. Le public, qui semble avoir été «mis au parfum», a d'ailleurs afflué en force pour suivre le spectacle de bout en bout avec la réceptivité et la complicité qu'on lui connaissait jadis, rompant en cela avec la désaffection constatée ces derniers temps où bon nombre de spectacles théâtraux se sont joués dans des salles pratiquement vides. Mise en scène par Mohamed Tayeb Dehimi d'après un texte de Allaoua Boudjadi, El Kaftan, dont le titre est inspiré de l'habit porté par les beys lors du cérémonial de leur intronisation, n'est pas sans rappeler cet autre grand succès du TRC que fut Diwan Laâdjeb, une comédie écrite par le même Allaoua Boudjadi et qui avait également pour toile de fond un pouvoir politique décadent avec des moeurs et des pratiques qui donnent souvent lieu à des situations tragi-comiques hilarantes.
Ici, il s'agit de l'époque des beys ou du règne d'un bey de Constantine, dépeinte sous forme de satire à travers une folle histoire d'amour ayant pour héroïne Aouicha, la fille unique du bey. Le tout, donnant lieu à une fresque sur la vie de cette époque dans le beylicat de l'Est et plus particulièrement dans sa capitale, Constantine. A travers l'histoire d'amour de Aouicha, le spectacle convoque, de fort belle manière d'ailleurs, l'ambiance des palais des beys avec leur faste, leurs intrigues et les luttes impitoyables pour le pouvoir, ainsi que la vie dans Constantine de l'époque. Allaoua Boudjadi tient néanmoins à souligner, que le but de la pièce ne consiste nullement à retracer l'histoire de cette époque, mais de s'en inspirer pour écrire une comédie à même d'offrir un moment de rire et de distraction au public.
Le but semble avoir été atteint, car tout le monde est sorti souriant et détendu du spectacle de la générale et surtout plein d'éloges, séduit aussi par une superbe scénographie signée Halim Rahmouni. Les décors et les costumes conçus par ce jeune de Mostaganem dont le public constantinois découvre pour la première fois le talent très prometteur (et aussi le visage, puisqu'il a assisté à la générale), ont, en effet, grandement contribué à créer une ambiance d'époque qui a considérablement rehaussé la qualité du spectacle.
Tayeb Dehimi qui, cette fois-ci, n'a distribué dans cette pièce que des professionnels chevronnés à l'instar de Allaoua Zermani qui interprète le rôle du bey et de tous les autres anciens comédiens du TRC à l'exemple de Aïssa Redaf, Kamel Ferrad, Hacène Benaziez, Zoubir Izem et d'autres, a également fait appel à des talents montants confirmés pour les rôles de personnages jeunes à l'instar de Mouny Boualem, Mohamed Delloum, Serhane Daoudi et Nadjla Tarelli.
Le personnage de Aouicha a ainsi été merveilleusement interprété par la pétulante Mouny Boualem qui a confirmé, dans ce spectacle, sa réputation de star montante du théâtre algérien, faisant honneur à son premier prix d'interprétation féminine décroché au dernier Festival national du théâtre professionnel. Elle est secondée par Nadjla Tarrelli une autre jeune espoir pour la relève au TRC qui a incarné avec brio le rôle de la servante de Aouicha et de petite amie de «Bouhedba», le pitre du palais et néanmoins personnage principal de la pièce, campé par Serhane Daoudi, dont on peut dire qu'il est la grande révélation de ce spectacle.
Ce jeune comédien, qui évoluait auparavant avec l'association de théâtre pour enfants Mesrah Ellil, a donné la pleine mesure de son talent dans cette pièce truffée de jeux de mots et de prouesses acrobatiques. Approfondissant une expérience forgée au fil des années, Tayeb Dehimi a de nouveau fait appel à Mohamed Amirèche pour la musique de fond du spectacle, interprétée directement sur scène par Taher Boudiaf, plus connu sous le pseudonyme de Hikma, un ancien de la troupe de Kateb Yacine et qui a fait pour l'occasion, un retour heureux sur les planches du TRC où il a fait ses premiers pas, il y a de plus de 30 ans.




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