Algérie

"El-îssaba est toujours puissante"



Intervenant, hier, en marge de l'inauguration du bureau de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), à Tizi Ouzou, Saïda Neghza, la présidente de cette organisation nationale de défense des entrepreneurs et des investisseurs, a tenu à souligner que ce que l'on appelle communément "El-îssaba" ou "la bande" est toujours présente et toujours puissante dans tous les rouages et à tous les niveaux."La îssaba est toujours là et toujours puissante, elle détient toujours des pouvoirs et on voit ses membres qui s'affichent avec des ministres et des walis comme si de rien n'était", a affirmé Saïda Neghza expliquant que son objectif est de briser tous les hommes d'affaires et investisseurs. "Elle a cassé toutes les grandes sociétés algériennes et elle est toujours en train de briser tous les hommes d'affaires et tous ceux qui veulent investir", a-t-elle ajouté, tout en s'attaquant, dans ce sillage, à l'ex-organisation patronale dirigée par Ali Haddad, le FCE.
"Le FCE est toujours là, on n'a fait que lui changer de nom. Les personnes sont toujours les mêmes et ce sont elles qui gèrent et qui dirigent", a-t-elle affirmé dans une salle où plusieurs anciens soutiens de Bouteflika, y compris un membre du bureau de wilaya du FCE à Tizi Ouzou, étaient présents. Poursuivant ses accusations, Saïda Neghza, qui dit même être prête à être jetée en prison au nom de la vérité, s'en est violemment prise à l'administration qu'elle a accusée de participer à l'?uvre de destruction.
"Ceux qui créent de l'emploi, on doit logiquement leur dérouler le tapis rouge, mais malheureusement, au lieu de cela, les vrais investisseurs souffrent et ils souffrent en premier lieu de l'administration qui bloque tout le monde", a-t-elle accusé tout en appelant à faire la distinction entre les vrais investisseurs et les faux.
"Il y a des investisseurs qui sont prêts à investir des milliards de dollars, mais ils disent que ceux-là sont inutiles, et il y en a d'autres qui investissent un million et en font sortir dix à l'étranger, et ils te disent que ceux-là sont des investisseurs. Il faut en finir avec ces derniers, ceux-là on doit les combattre", a-t-elle plaidé avant de rendre un vibrant hommage au patron de Cevital, Issad Rebrab, qu'elle a qualifié de "seul vrai investisseur".
"Je n'ai aucune relation avec lui, mais la réalité veut qu'il a investi en Algérie, son argent est en Algérie et il a créé de l'emploi dans son pays. Même ses enfants peuvent s'installer dans les plus grandes capitales du monde, mais ils ont choisi de vivre ici dans leur pays, contrairement à beaucoup d'autres", a-t-elle soutenu avant d'ouvrir le débat quant à la situation des investisseurs et aux blocages auxquels ils sont confrontés à Tizi Ouzou. Un débat qui a permis de faire toute la lumière sur certaines situations à juste titre des plus choquantes.

Samir LESLOUS


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